Alors que les Bourses montrent des signes de fragilité, c'est le temps, plus que jamais, de se remémorer les règles de base du placement.

Alors que les Bourses montrent des signes de fragilité, c'est le temps, plus que jamais, de se remémorer les règles de base du placement.

«Le véritable investisseur se distingue du simple spéculateur par sa vision à long terme, par sa sélection soignée de titres, par la diversification judicieuse de son portefeuille et par son souci à minimiser l'impact fiscal», explique Michel Bell.

La preuve que ces conseils sont toujours d'actualité?

Ce conseiller en placement chez CIBC Wood Gundy vient de rééditer, grâce aux Éditions La Presse, un livre qu'il avait publié à compte d'auteur en 1999.

Ce faisant, M. Bell n'a pas changé une seule ligne à son bouquin intitulé, L'investisseur: Méthode et attributs de l'investisseur avisé.

Enfin presque... puisqu'il s'est ajusté aux questions fiscales qui se sont modifiées au fil des ans.

«La force de ce livre réside dans le fait que les propos sont exactement les mêmes qu'à la veille du krach des technos», précise-t-il.

On comprend pourquoi: l'argumentaire de son livre repose sur les principes, développés et vérifiés depuis plus d'un demi-siècle, par le légendaire Benjamin Graham (The Intelligent Investor, 1949) et par son élève le plus doué, Warren Buffett, "l'oracle d'Omaha" lui-même.

Fait intéressant, la méthode préconisée par Michel Bell est émaillée de citations de grands auteurs.

Paul Valéry: «Le vice social de l'intelligence, c'est l'indiscipline.»

Jean de La Fontaine: «Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.»

Alexis de Tocqueville: «Dans les pays démocratiques, un homme, quelque opulent qu'on le suppose, est presque toujours mécontent de sa fortune, parce qu'il se trouve moins riche que son père et qu'il craint que ses fils ne le soient moins que lui.»

Par choix, celui qui a déjà animé l'émission Capital Plus, à TQS, s'est éloigné des modèles statistiques pour se concentrer sur les attitudes et les comportements des investisseurs.

«C'est un livre plus philosophique que technique, dit le premier vice-président de la firme de courtage. Je voulais présenter quelque chose de divertissant et de concis (144 pages), tout en faisant réfléchir les gens au moment où l'actualité financière les fait passer d'une nouvelle à l'autre.»

Son livre s'adresse aux débutants comme aux experts.

«À l'heure où les produits sont de plus en plus complexes, il faut retourner à base. Revenir à l'humain, dit-il. Quel genre d'investisseur sommes-nous? Quel genre d'investisseur devrions-nous être?»

L'auteur souligne que plusieurs personnes pensent qu'ils sont des investisseurs alors qu'ils sont des spéculateurs.

«Ils achètent des titres qu'ils conservent deux ou trois ans, dit-il. Du coup, ils perdent l'effet exponentiel de conserver des actions à long terme.»

M. Bell rappelle qu'il est facile d'échanger des titres.

«Acheter et vendre, ça peut se faire en quelques secondes, ajoute-t-il. Mais, à l'heure du zapping et de la gratification immédiate, c'est beaucoup plus difficile de les garder longtemps.»

Dans ce cas, quelles sociétés faut-il acheter?

Laissons le mot de la fin à Warren Buffett: «Acheter des titres, c'est simple. Tout ce que vous avez à faire, c'est acheter, pour moins que ce qu'elles valent en soi, des actions d'une excellente société, société dont l'équipe dirigeante fait preuve d'une compétence et d'une intégrité incontestables. Puis, vous gardez ces actions pour toujours.»

Cinq trucs pour bien investir

1- Rechercher l'effet exponentiel. Pour devenir riche, il faut se placer dans la situation où l'argent engendre l'argent dans une spirale de croissance. Un montant de 100 000$ investi à un taux annuel de 10% vaudra plus de 1,7 millions après 30 ans.

2- Choisir des titres qui ont de bonnes chances de traverser le temps.

3- constituer un portefeuille modérément diversifié et bien ciblé.

4- Conserver longtemps les titres choisis.

5- Donner le moins possible de prise au fisc.

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