Au Québec, les petites villes et les régions jouent du coude pour attirer les congrès et réunions du marché provincial. Et pour cause: c'est payant.

Au Québec, les petites villes et les régions jouent du coude pour attirer les congrès et réunions du marché provincial. Et pour cause: c'est payant.

"Il n'y a pas de région qui peut dire non au tourisme d'affaires", dit Adèle Girard, du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme.

Les réunions corporatives ne se déroulent pas aux mêmes périodes que le tourisme d'agrément, qui se concentre l'été et les fins de semaine. Elles ont souvent lieu sur semaine, en dehors de la période estivale.

"Cela permet de stabiliser les taux d'occupation des hôtels et des restaurants sur toute l'année, et de stabiliser l'emploi", explique Mme Girard.

Pour attirer cette lucrative clientèle, les régions misent sur leurs atouts: la nature, les attraits touristiques, la cuisine régionale et l'hospitalité des habitants.

Le défi des régions

Selon Marie-Claude Durand, responsable du développement congrès et événements pour Rivière-du-Loup, le défi des régions, c'est d'abord de convaincre les citadins de les découvrir.

"L'inconnu, ça fait peur. Il faut que les gens osent sortir de la ville", dit-elle.

Pour les apprivoiser, on organise des tournées de familiarisation.

À Rivière-du-Loup, on ne lésine pas sur les moyens. En juin dernier, la ville a invité 77 directeurs d'associations pendant toute une journée sur un bateau.

"On va bientôt commencer à faire venir les décideurs par autobus et par avion", dit Mme Durand.

Depuis quelques années, les entreprises de Rivière-du-Loup cotisent même à un fond destiné à la promotion de la ville.

Sa dernière campagne lui a permis d'amasser 300 000$ pour soutenir les activités des années 2007 à 2009.

"Les entreprises de la région se disent que ça vaut la peine d'investir, parce que ça fait travailler les employés à l'année et qu'ils vont consommer, rappelle la responsable. C'est bon pour l'économie locale."

La stratégie est payante: depuis 2004, on a doublé le nombre de congrès, qui sont passés de 14 à 29.

Pourquoi se réunir en région?

Sortir des grands centres pour tenir ses réunions comporte plusieurs avantages pour une entreprise.

Selon les intervenants du milieu touristique, l'éloignement garantirait une meilleure cohésion entre les participants.

"Les gens ont plus tendance à rester ensemble, ils s'éparpillent moins. Ils participent davantage aux activités. Ça crée une effervescence", constate Mélodie Hébert, coordonnatrice aux ventes et congrès à l'Auberge Gouverneur de Shawinigan.

Nathalie Gaudreault, de Promotion Saguenay, est du même avis: "C'est plus facile pour les organisateurs de garder le groupe ensemble. Personne ne fuit la réunion ou les activités comme dans les grands centres. Ça fait des congrès réussis, l'ambiance de groupe est meilleure. Les participants s'amusent et gardent un bon souvenir."

Les petites villes comme Shawinigan ou La Baie bénéficient d'un double avantage: elles disposent de tous les services tout en étant près de la nature.

"C'est le champêtre en ville. On peut sortir du congrès et aller marcher sur le bord de la rivière. Notre personnel est moins stressé. Tout cela est très apprécié", explique Mélodie Hébert.

Le rapport qualité prix serait également un atout. "Pour moins cher que dans les grandes villes, les gens en ont plus pour leur argent. Ils peuvent se payer des quatre étoiles et le stationnement est gratuit et abondant", ajoute Nathalie Gaudreault.