Toronto se fait belle pour accueillir une équipe de football américain depuis quinze ans. Cet automne, la NFL a donné à la Ville reine une bonne raison de continuer à rêver.

Toronto se fait belle pour accueillir une équipe de football américain depuis quinze ans. Cet automne, la NFL a donné à la Ville reine une bonne raison de continuer à rêver.

En novembre dernier, le nouveau commissaire Roger Goodell a annoncé qu'il envisageait une expansion à l'extérieur des États-Unis.

«Nous savons qu'il y a un intérêt pour une franchise à Toronto mais nous n'avons pas de plans d'expansion pour le moment», précise Brian McCarthy, porte-parole de la NFL, en entrevue à La Presse Affaires.

La NFL ne tolère aucune société parmi ses propriétaires. «Une société pourrait ne pas penser aux intérêts de l'équipe en premier», dit M. McCarthy.

Deux hommes d'affaires de Toronto sont justement intéressés à s'associer dans cette aventure : Ted Rogers, PDG de Rogers Communications, et Lawrence Tanenbaum.

Les deux hommes ne sont pas étrangers au milieu du sport. M. Tanenbaum est président du conseil d'administration de Maple Leafs Sports and Entertainment, qui détient les Maple Leafs (LNH), les Raptors (NBA) et le Air Canada Centre. M. Tanenbaum détient aussi 13 % des actions de la société.

Rogers Communications est l'unique propriétaire des Blue Jays de Toronto. La dernière équipe d'expansion – les Texans de Houston, qui ont fait leurs débuts en 2002 – a été vendue au coût de 700 millions $ US.

À ce prix, le jeu en vaut-il la chandelle ? «Toronto est un meilleur marché que la moitié des clubs existants, dit Paul Godfrey, président des Blue Jays. Les Bills de Buffalo ne sont pas très loin. Il pourrait y avoir une belle rivalité entre les deux clubs. Pour utiliser une expression populaire dans un autre sport que le football, la NFL serait un slam dunk à Toronto !»

Jean Gosselin, vice-président du marketing sportif de la firme de relations publiques National, n'est pas du même avis.

«Si la ligue veut prendre de l'expansion, elle va regarder du côté du Mexique, dit-il. Toronto n'est pas intéressant pour la NFL, qui n'a pas d'intérêt à se développer dans un marché anglophone qui vit surtout pour le hockey. La NFL veut intéresser les hispanophones aux États-Unis et elle est consciente que le baseball majeur s'est cassé les dents au Canada.»

Mexico a déjà une longueur d'avance sur Toronto : la NFL y a tenu sa première partie régulière à l'extérieur des États-Unis, en octobre 2005. La ligue, qui répétera l'expérience à Londres l'automne prochain, s'est engagée à tenir deux matchs par année en sol étranger jusqu'en 2012.

«Nous regardons du côté de l'Allemagne et du Canada en vue de la saison 2008», dit le porte-parole Brian McCarthy.

Avant de considérer une expansion au Mexique ou au Canada, la NFL pourrait bien tenter un retour dans le deuxième plus important marché aux États-Unis. «Nous sommes intéressés à revenir à Los Angeles mais seulement à des conditions gagnantes, dit M. McCarthy. Il faut un stade adéquat et l'appui de la communauté des affaires. Nous sommes prêts à attendre la bonne opportunité. Nous n'avons pas d'échéancier.»