La Bourse de Bangkok a fortement rebondi mercredi (plus de 11%) alors que les autorités thaïlandaises faisaient marche arrière sur le contrôle des capitaux étrangers qui avait entraîné la veille un plongeon historique des valeurs boursières.

La Bourse de Bangkok a fortement rebondi mercredi (plus de 11%) alors que les autorités thaïlandaises faisaient marche arrière sur le contrôle des capitaux étrangers qui avait entraîné la veille un plongeon historique des valeurs boursières.

À la clôture, l'indice composite des valeurs boursières au Stock Exchange of Thailand (SET) grimpait de 69,41 points, soit +11,16%, pour s'établir à 691,55 points, recouvrant ainsi la majeure partie des pertes de la veille.

Dans le sillage de Bangkok, les autres places asiatiques terminaient la journée en hausse (+1,45% à Hong Kong, +1,73% à Jakarta, +1,50% à Kuala Lumpur, +1,02% à Séoul, +0,81% à Singapour).

Mardi, la Bourse de Bangkok avait perdu 14,84% (soit l'équivalent de 23 G$ US) après l'annonce d'une nouvelle réglementation draconienne sur les dépôts en devises étrangères visant à enrayer l'appréciation par rapport au dollar du baht, la monnaie thaïlandaise, alimentée par des capitaux spéculatifs.

Mais, face à la tempête boursière qui avait rappelé les mauvais souvenirs de la crise asiatique de 1997, les autorités de Bangkok avaient assoupli les mesures de contrôle en précisant qu'elles ne s'appliqueraient pas aux investissements étrangers effectués sur le marché des actions ordinaires.

«Avec ce changement, les investisseurs étrangers peuvent continuer à investir à la bourse thaïlandaise. Le sentiment est vraiment positif», a dit Sukit Udomsirikul, analyste à Siam City Securities.

Le baht, qui avait atteint lundi son plus haut niveau depuis neuf ans par rapport au dollar (1 USD = 35,12 THB), s'établissait mercredi à 35,81 alors qu'il en valait mardi 35,86.

La dégringolade boursière de mardi, la plus importante depuis l'ouverture de la Bourse de Bangkok en 1975, et la volte-face du gouvernement, installé par une junte militaire il y à peine trois mois après le renversement de Thaksin Shinawatra, ont provoqué une avalanche de critiques contre les nouvelles autorités.

La gouverneure de la Banque centrale Tarisa Watanagase a rejeté les appels à la démission.

«Je ne veux pas répondre à cette question», a-t-elle dit en cherchant par ailleurs à rassurer les investisseurs. «La Banque de Thaïlande ne prendra aucune nouvelle mesure pendant un certain temps».

De son côté, le vice-premier ministre et ministre des Finances Pridiyathorn Devakula, qui avait défendu mordicus les nouvelles mesures avant de faire brusquement marche arrière, s'est déclaré satisfait du rebond de la bourse mercredi.

Et il a justifié l'action de la Banque centrale en soulignant que si elle n'avait rien fait, le baht aurait continué à s'apprécier «affectant la compétitivité de nos exportateurs».