Les comptables tirent la sonnette d'alarme. Les Canadiens sous-estiment les risques liés à leur endettement croissant, révèle un sondage mandaté par l'Association des comptables généraux accrédités (CGA-Canada)

Les comptables tirent la sonnette d'alarme. Les Canadiens sous-estiment les risques liés à leur endettement croissant, révèle un sondage mandaté par l'Association des comptables généraux accrédités (CGA-Canada)

Alors que la hausse du coût du crédit a amputé les ressources de bon nombre d'Américains, la leçon ne semble pas avoir été tirée de ce côté-ci de la frontière.

25% des Canadiens croient encore que leur bien-être financier ne serait pas touché par une modification des taux d'intérêt, du prix des logements ou même de leur salaire.

«Il est inquiétant de constater qu'un aussi grand nombre de Canadiens semblent ignorer les conséquences possibles de ce type de changement sur leur situation financière», souligne M. Lefebvre. «Bien que l'économie progresse concrètement, les Canadiens ne doivent pas perdre de vue que personne ne peut prévoir avec certitude le moment où un choc perturbateur se produira, ni l'ampleur qu'il aura ou la nature des répercussions qui en découleront.»

Alors que l'endettement des ménages a crû de 4,7% par an depuis 30 ans, soit plus rapidement que la richesse nationale, seuls 14% des Canadiens reconnaissent que leurs dettes ont augmenté considérablement.

Le REER pour payer l'épicerie

La vision à court terme prévaut également quant à l'impact de l'endettement sur le niveau de vie au moment de la retraite. Seulement 28% des répondants endettés considèrent que leur dette aura une influence négative sur leurs objectifs de retraite.

«La population vieillissante du Canada pourrait se trouver coincée, ayant, d'une part, déjà engagé sans l'avoir encore gagné le revenu permettant d'assurer le service de ses dettes et étant, d'autre part, dans l'obligation d'accélérer l'accumulation de fonds en prévision d'une retraite qui approche rapidement», commente le v-p, Recherche et normalisation de CGA-Canada, Rock Lefebvre.

C'est ainsi qu'un Canadien sur cinq puise dans son REER pour financer des achats de consommation courante.

Cette curieuse stratégie financière rejoint un autre aspect inquiétant du sondage: les ménages canadiens n'hésitent pas à financer leur consommation courante par un endettement à long terme.

« Le crédit est devenu plus facilement accessible aux Canadiens, et ceux-ci dépensent davantage pour des biens et des services accessoires. Par conséquent, la consommation, et non l'accumulation d'actifs, est devenue la principale cause de la croissance de l'endettement, ce qui confirme certaines tendances inquiétantes », explique le PDG de CGA-Canada, Anthony Ariganello.

S'endetter pour consommer... mais où est l'épargne ? Le taux d'épargne des Canadiens a considérablement baissé, passant de 20% en 1982 à 1,2% en 2005, précise CGA-Canada. Un ménage canadien sur cinq affirme ne pas être en mesure de payer une dépense imprévue de 5000 $.

25% d'irréductibles ne pratiquent aucune forme d'épargne, y compris en prévision de leur retraite.

Le sondage a été réalisé en ligne par la firme de recherche Synovate, au cours de 1000 entrevues menées dans les dix provinces canadiennes. L'erreur d'échantillonnage est de plus ou moins 3,1 %, 19 fois sur 20.