L'OCDE a fortement revu à la baisse ses perspectives de croissance pour les États-Unis en 2008, les réduisant à 2% comparativement à 2,5% en mai dernier.

L'OCDE a fortement revu à la baisse ses perspectives de croissance pour les États-Unis en 2008, les réduisant à 2% comparativement à 2,5% en mai dernier.

La correction subie par le marché immobilier doit probablement s'accentuer sur le court terme, avant d'être surmontée.

L'organisation de coopération et de développement économiques prévient toutefois dans un rapport publié jeudi qu'un «scénario plus défavorable est loin d'être exclu», même si «les tensions inflationnistes devraient rester tout à fait modérées» d'ici la fin 2009.

Selon ces prévisions, la croissance américaine devrait un peu rebondir en 2009, à 2,2%.

Face aux tensions sur les marchés financiers et immobiliers, la marge de manoeuvre des responsables économiques américains est limitée par les contraintes budgétaires.

Celles-ci excluent «tout soutien généralisé aux emprunteurs en difficulté car le ralentissement de l'activité va sans doute peser sur les recettes et ainsi creuser le déficit fédéral».

Autre nuage pesant sur les perspectives économiques de la première économie mondiale, le départ à la retraite de la génération du «baby-boom» qui va commencer l'an prochain et accroître les pressions sur le budget.

L'économie américaine a, «malgré ces évolutions défavorables, doublées d'un renchérissement des prix du pétrole, connu jusqu'ici une expansion étonnamment vigoureuse», souligne l'OCDE.

Pour cette année, la croissance a ainsi été révisée en légère hausse à 2,2% au lieu des 2,1% prévus le printemps dernier.

À l'origine de cette bonne résistance, la consommation des ménages qui reste solide et se double d'un fort investissement dans les autres secteurs que l'immobilier.

Pour les ménages, ce sont notamment le versement des primes et l'exercice de «stock-options» en début d'année qui soutiennent les dépenses, souligne l'OCDE.

Mais le marché de l'emploi pourrait faiblir, notamment dans le secteur privé qui «a marqué une décélération par rapport au 2e trimestre, accusant même un recul dans les industries manufacturières, le bâtiment et les services financiers».

Cet environnement a poussé la banque centrale américaine (Fed) à baisser ses taux en septembre puis en octobre, les ramenant à 4,5%, soit «un niveau presque neutre», selon l'OCDE.

Cette politique vise à maintenir l'économie sur «un sentier de croissance durable» et ne «semble guère de nature à peser sur les perspectives d'inflation» car, «compte tenu du ralentissement économique, les tensions inflationnistes devraient rester relativement limitées», estime l'organisation internationale.

«En 2009, la fin du mouvement de contraction de l'investissement résidentiel et la dissipation des effets de la crise financière devraient laisser la voie libre à une nouvelle accélération de l'activité économique», ajoute-t-on de même source.

Mais l'OCDE avertit que ces prévisions «pourraient fort bien se révéler excessivement optimistes car la crise financière et l'effondrement du marché du logement pourraient avoir des conséquences plus graves que prévu dans la sphère réelle de l'économie».

Parmi les facteurs de danger, figurent un ralentissement plus fort que prévu de la consommation des ménages en raison de la baisse du prix de leurs actifs, notamment immobiliers, et des difficultés accrues pour les établissements financiers avec une pénurie de crédit à la clé.

Mais «la résilience des consommateurs américains pourrait encore surprendre, en particulier si un plus grand dynamisme du marché de l'emploi venait à se traduire par une progression soutenue du revenu disponible réel»,