Les syndicats de l'alimentation cogitent leur réaction au projet de loi que le gouvernement s'apprête à déposer sans leur accord, et qui élargit les heures d'ouverture des épiceries.

Les syndicats de l'alimentation cogitent leur réaction au projet de loi que le gouvernement s'apprête à déposer sans leur accord, et qui élargit les heures d'ouverture des épiceries.

«Si nos membres sont très insatisfaits, on va sortir contre le gouvernement, c'est sûr», indique Yvon Bellemare, président du conseil provincial des Travailleurs unis de l'alimentation du Canada (FTQ).

«D'une façon ou d'une autre, il va nous entendre», dit Anne Potvin, secrétaire générale de la Fédération du commerce de la CSN.

Le ministre du Développement économique Raymond Bachand a signifié qu'il modifierait la loi sur les heures d'affaires cette semaine, et il pourrait déposer un projet de loi d'une minute à l'autre.

M. Bachand, qui avait d'abord annoncé qu'il ne procéderait à un changement que si les épiciers et les syndicats arrivaient à s'entendre, a finalement décider d'aller de l'avant sans attendre un accord.

Les détaillants de l'alimentation et les syndicats ont rompu leurs négociations il y a trois semaines, même si leurs positions respectives ne sont pas très éloignées.

La Coalition pour l'élargissement des heures d'affaires, qui regroupe des épiciers, veut pouvoir ouvrir à pleine capacité jusqu'à 22 heures et est prête à accepter quatre congés fériés obligatoires par année.

Les syndicats réclament une fermeture à 21 heures et sept congés fériés, faisant valoir que les employés doivent rester après les heures de fermeture des commerces pour terminer le travail.

«Après 21 heures, on a surtout affaire à un marché de dépannage», soutient aussi Gaston Bellemare.

La question des heures d'ouverture pourrait s'élargir à d'autres catégories de détaillants. Mardi, le Conseil québécois du commerce de détail a réclamé que tout assouplissement à la loi s'applique à tous les secteurs.

La marchandise des magasins est de plus en plus variée et leurs frontières se brouillent, argue le président du Conseil, Gaston Lafleur, qui craint un système de concurrence déloyale si seules les épiceries peuvent ouvrir le soir à pleine capacité.

La loi actuelle impose aux supermarchés une limite de quatre employés après 21 heures la semaine et 17 heures la fin de semaine.