Voyageurs, surveillez votre poids... Celui de vos bagages, s'entend.

Voyageurs, surveillez votre poids... Celui de vos bagages, s'entend.

Les transporteurs aériens imposent des frais aux passagers qui trimbalent des valises trop lourdes.

Des frais qui ne sont pas clairement indiqués à l'avance et qui viennent alléger le portefeuille des voyageurs.

C'est le cas de Jean-Romain Clark. De retour de Las Vegas, au printemps dernier, United Airlines lui a imposé des frais de 50$US, parce que sa valise pesait environ 70 livres, un surpoids de 20 livres.

Pourtant, son bagage n'était guère plus lourd qu'à l'aller. Et pourtant, le transporteur aérien ne lui avait rien demandé, à son départ de Montréal.

«Pourquoi imposer des frais dans un sens et pas l'autre?» s'est plaint M. Clark. Les préposés du service à la clientèle de United, à Las Vegas, lui ont répondu que comme son vol de retour faisait escale à Washington (tandis que son vol aller était direct), ce segment du voyage était considéré comme un vol intérieur, soumis à des règles différentes des vols internationaux.

Mais cette explication ne tient pas la route. Vérifications faites, la limite est la même. Il est probable qu'au départ de Montréal, le préposé a tout simplement fermé les yeux sur l'excès de poids.

«Avoir su, j'aurais réduit le poids de mes bagages avant de partir. C'est cowboy! Je ne suis sûrement pas le seul à me faire attraper», dit M. Clark.

En effet, les voyageurs ne sont pas mis en garde de tous ces frais. M. Clark avait réservé son billet sur le site d'une agence de voyage en ligne.

«Sur mon billet électronique, nulle part il n'était fait mention de cette limite», dit-il. En fait, un hyperlien fournissait l'information, précise un porte-parole de United.

Un transporteur aérien a-t-il le droit d'imposer ainsi des frais, sans avertir le client sur le billet? Réponse étonnante: oui!

Seules les conditions principales figurent sur le billet. Pour les détails, les voyageurs doivent se référer au «tarif» du transporteur qui peut compter des centaines de pages.

«C'est au voyageur de connaître les règles qui se rattachent à son billet. C'est un peu comme si vous dépassez un autobus d'écoliers. Ce n'est pas écrit en arrière que vous risquez de perdre des points», illustre Jadrino Huot, porte-parole de l'Office des transports du Canada.

Mais cette affirmation fait sourciller François Lebeau, avocat chez Unterberg Labelle Lebeau, un cabinet spécialisé en recours collectifs en droit du voyage.

Selon lui, dans un contrat d'adhésion (que l'acheteur signe sans pouvoir négocier les clauses), il n'est pas possible d'imposer des clauses externes (extérieures au document signé par le client).

Mais pour les voyageurs qui n'ont pas envie de s'embarquer dans ce genre de débat juridique, vaut mieux prendre soin de s'informer avant chaque départ. La limite de poids varie selon le transporteur, le type d'appareil, la destination et la catégorie du billet.

Parfois, les bagage sont limités (deux ou trois valises, par exemple). Parfois, on calcule le poids total des bagages, mais dans d'autres cas, chaque valise est soumise à une limite individuelle. Le format des bagages est aussi soumis à des dimensions maximales.

Les frais peuvent être cumulatifs. Disons que vous partez très chargé à bord d'un vol international d'Air Canada, cet automne, en classe économique. Vous payerez des frais de 75$ parce que votre première valise pèse plus de 23 kilos (50 livres).

À cela s'ajouteront des frais de 120$ parce que votre deuxième valise est hors format (plus de 160 cm linéaire: longueur + largeur + hauteur). Et comme vous ne pouvez apporter plus de deux valises sans supplément, vous payerez 225$ pour la troisième.

Total: 420$. Aïe!