L'augmentation des coûts du crédit ayant restreint les commandes des entreprises, le secteur manufacturier américain a connu en août son pire ralentissement en cinq mois.

L'augmentation des coûts du crédit ayant restreint les commandes des entreprises, le secteur manufacturier américain a connu en août son pire ralentissement en cinq mois.

Selon une analyse de l'Institute of Supply Management (ISM), l'un des premiers à révéler les effets de la crise du marché des prêts hypothécaires sur l'économie, le secteur manufacturier affiche une progression plus faible, mais rien ne laisse présager une décroissance.

L'ISM a annoncé mardi que son indice manufacturier avait glissé de 53,8 en juillet à 52,9 en août.

Les économistes avaient prédit qu'il reculerait à 53. Par ailleurs, le département américain du Commerce a révélé que les mises en chantier avaient subi une baisse inattendue de 0,4% en juillet.

Les données sur le secteur manufacturier ne signifient pas qu'il y ait «un effondrement, mais seulement un ralentissement», a commenté James O'Sullivan, économiste principal chez UBS Securities LLC, à Stamford, dans le Connecticut.

L'agitation des marchés financiers «va éroder encore davantage la confiance des consommateurs, ce qui affectera la production manufacturière».

M. O'Sullivan prévoyait aussi un glissement de l'indice manufacturier de l'ISM à 53. C'était également la prévision médiane des 81 économistes sondés par Bloomberg.

Les estimations oscillaient entre 51 et 56,5. Un indice supérieur à 50 annonce une expansion.

Les marchés boursiers ont fait des gains après la publication de ces chiffres. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 91,12 points à 13 448,86 points.

Le rendement sur les obligations fédérales arrivant à échéance dans 10 ans s'est apprécié de près d'un point de base à 4,56%.

L'indice des nouvelles commandes de l'ISM a reculé de 57,3 en juillet à 55,3 en août, pendant que son indice des importations passait de 56,5 à 57.

Les exportations permettent aux entreprises de compenser le ralentissement de la consommation intérieure.

Grâce à des ventes records à l'étranger, les États-Unis ont pu rétrécir leur déficit commercial au deuxième trimestre et accroître de 1,4% leur croissance économique.

Il s'agit de la plus forte avancée depuis 1996, selon les statistiques dévoilées par le département américain du Commerce le 30 août.

Les perspectives pour le second trimestre de 2007 se sont assombries au cours des dernières semaines, avec le resserrement du crédit qui a suivi la débâcle du marché des prêts hypothécaires à risque.

Après un refroidissement des places boursières aux quatre coins de la planète, la Réserve fédérale américaine a abaissé le 17 août son taux d'escompte afin d'accroître les liquidités disponibles.