En 14 soirées, Vincent Lacroix et ses collègues ou proches ont flambé un total d'au moins 29 000 $ au bar de danseuses chez Parée, à Montréal de juin 2004 à avril 2005.

En 14 soirées, Vincent Lacroix et ses collègues ou proches ont flambé un total d'au moins 29 000 $ au bar de danseuses chez Parée, à Montréal de juin 2004 à avril 2005.

Selon le juricomptable et enquêteur François Filion, qui témoigne toujours au procès pénal de l'ancien PDG de Norbourg, les paiements retracés ont été faits à partir d'une carte de crédit «Aéro Or CIBC Visa».

M. Filion a étudié un peu plus de 1 M$ de dépenses par carte de crédit dans trois comptes lors de l'enquête.

La soirée la plus coûteuse chez Parée aura été celle du 28 avril 2005, lorsque M. Lacroix a versé 5000 $ au club.

Les transactions touchent la compagnie 103467 Canada Inc., dont l'adresse postale est le 1258 rue Stanley à Montréal. C'est l'adresse de l'établissement chez Parée.

Le restaurant montréalais Grand Café, qu'a acheté Vincent Lacroix était aussi très prisé, car environ 233 000 $ y ont été dépensés par carte de crédit de 2003 à 2005.

Aussi, un montant total de plus de 47 000 $ a été payé au restaurant-bar Dancing Embassy Fribourg (Suisse) par carte pour ces mêmes années.

D'ailleurs, la Suisse ressort très souvent lors de l'examen de dépenses. Par exemple, deux virements pour un total de 200 000 $ ont été faits en 2005 au bénéfice de M. Lacroix à la Banque cantonale de Fribourg, ce que le témoin de l'AMF n'a pu trop détailler.

Un collier de diamant de Norbourg International

Au procès Lacroix, on peut aussi constater que M. Lacroix faisait ses cadeaux de Noël à la dernière minute. Le 24 décembre 2004, plus de 26 000 $ ont été dépensés par Norbourg International chez le bijoutier de luxe montréalais Henry Birks.

Le montant a épongé une partie de la facture pour un collier de diamants de plus de 30 000 $ offert à sa femme Sylvie Giguère.

De plus, une somme de 2 M$ a attiré beaucoup d'attention dans la salle d'audience. Le juricomptable François Filion en a suivi la trace le 26 mai 2005, car elle est passée du gardien de valeurs Northern Trust à Norbourg International pour ensuite transiter, le jour même, vers un compte en fiducie de l'avocat Robert Hindle.

Me Hindle a déjà dit avoir transféré cet argent aux Bahamas après avoir reçu des instructions de Vincent Lacroix. Ce dernier a déjà démenti avoir transmis de tels ordres.

Martin Tremblay et Jean-Claude Scraire

Fait à noter, une somme de plus de 534 000 $ a été versée à Dominion Investments, de Martin Tremblay (accusé de blanchiment d'argent) pour de la recherche à saveur internationale en matière d'investissement et pour du «développement des affaires».

L'ancien grand patron de la Caisse de dépôt et placement Jean-Claude Scraire n'est pas épargné par la liste des dépenses. Son entreprise JCS Stratégies aurait été un fournisseur de Norbourg en retour de plus de 43 000 $, sans plus de détails.

La valse des millions chez les proches

Parmi tous les déboursés étudiés par le juricomptable François Filion, ceux faits pour des proches et des employés ont fait sourciller les gens dans la salle. Dans les deux cas, les salaires réguliers, versés aux deux semaines, sont souvent dépassés de beaucoup par des montants «à identifier».

Ainsi, le comptable Pierre Therrien a reçu plus de 161 000 $ en rémunération mais aussi 455 000 $ en «débours à identifier».

Même chose entre autres pour le vice-président Serge Beugré (121 820 $ en salaires et 331 000 $ en sommes inexpliquées) et pour le contrôleur Jean Cholette (près de 115 000 $ en salaires et 380 000 $ en autres sommes).

M. Filion a dit s'être fié à des montants ronds et à la provenance autant de comptes de Norbourg (dont compte «fantôme» de Norbourg Gestion d'actifs à la Caisse pop) ainsi que du compte personnel de M. Lacroix pour comprendre l'irrégularité des virements.