Les prix du pétrole ont progressé lundi après le soutien apporté par l'Arabie saoudite à une nouvelle baisse de production de l'Opep en décembre et alors que le dollar a touché un plus bas depuis 20 mois face à l'euro.

Les prix du pétrole ont progressé lundi après le soutien apporté par l'Arabie saoudite à une nouvelle baisse de production de l'Opep en décembre et alors que le dollar a touché un plus bas depuis 20 mois face à l'euro.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier a pris 1,08 dollar pour clôturer à 60,32 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en janvier a gagné 41 cents à 60,44 dollars le baril.

"L'Opep envoie des signaux clairs au marché pour témoigner de son sérieux et de sa volonté de baisser une nouvelle fois sa production", a estimé Phil Flynn, analyste d'Alaron Trading.

Dimanche, le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi, membre le plus influent de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a estimé que le cartel pourrait réduire une deuxième fois sa production en décembre si la première réduction en novembre échouait à "stabiliser" les prix.

Ces propos, rapportés par le journal arabe Al-Hayat, ont conforté la crédibilité de l'Opep dans sa capacité à faire remonter les cours, qui ont chuté de 24% depuis leurs records historiques de l'été (à plus de 78 dollars).

L'Opep, qui fournit 40% du brut mondial, doit se réunir le 14 décembre à Abuja. Lors de sa dernière réunion, le 20 octobre à Doha, elle avait décidé d'abaisser son offre de 1,2 million de barils par jour à compter du 1er novembre, mais le marché s'est montré jusqu'à maintenant sceptique, tablant sur une réduction réelle deux fois moins importante.

"La plupart des analystes estiment que seulement environ la moitié de la réduction de production a été appliquée", a souligné Bart Melek, analyste chez BMO Capital Markets.

Selon l'analyste, la progression des cours était aussi due à la chute du dollar qui est tombé lundi à un plus bas depuis 20 mois.

"Dans la mesure où le pétrole est échangé en dollars, la baisse du billet vert implique presque automatiquement une hausse des prix car le pétrole devient moins cher en monnaies locales" et que la demande est ainsi stimulée, a affirmé M. Melek.

Par ailleurs, "l'annonce durant le week-end d'une explosion dans une raffinerie au Venezuela" et "l'escalade des tensions en Irak" sont autant de nouvelles de nature à "soutenir les prix à court terme", a estimé Mike Fitzpatrick, analyste à la maison de courtage Fimat.

Un important complexe pétrolier à Kirkouk, dans le nord de l'Irak, a été visé lundi par deux obus de mortier qui ont provoqué un incendie, selon une source de la Compagnie des pétroles du Nord (NOC), qui a souligné que c'était "la première fois que ce complexe très bien protégé (était) attaqué".

Si les oléoducs de cette région riche en pétrole ont souvent été sabotés depuis l'invasion américaine en Irak en mars 2003, les sites pétroliers avaient été relativement épargnés.

Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a estimé lundi que l'Irak était "presque" dans une situation de guerre civile et y sera à coup sûr si rien n'est fait rapidement pour redresser la situation.

Au Nigeria, le groupe pétrolier italien Eni s'est déclaré vendredi dans l'incapacité d'assurer la totalité de ses livraisons à partir du champ offshore d'Okono, après l'enlèvement mercredi de sept étrangers travaillant sur l'un de ses bateaux de production et la mort d'un des otages.

Cette procédure s'est traduite par une interruption des exportations de 60.000 barils par jour.

aag/ito/stt