Le dollar canadien a baissé hier à un creux de deux mois en raison de la défaveur des produits de base, y compris le pétrole et l'or, ce qui réduit l'attrait du huard.
Le dollar canadien a baissé hier à un creux de deux mois en raison de la défaveur des produits de base, y compris le pétrole et l'or, ce qui réduit l'attrait du huard.
La dégringolade de la devise canadienne a atteint 0,90 %, ce qui poursuit les pertes encourues la semaine dernière tandis que le prix du pétrole baissait sous la barre des 59 $US le baril. Le huard tend à suivre les prix des produits de base étant donné que ces derniers forment environ 54 % des exportations canadiennes et 12 % de son économie.
" Les données fondamentales se sont considérablement détériorées en ce qui concerne la devise ", observe Max Tessier, vice-président de la division des changes chez CIBC Global Asset Management, à Montréal, qui gère 2 milliards US en devises. " La demande mondiale de produits de base ralentit, ajoute-t-il, et le cycle d'affaires empire aussi pour le Canada. "
En début d'après-midi, hier, le huard avait reculé à 88,29 cents US à Toronto comparativement à 88,79 cents US vendredi. Le dollar a terminé la journée à 88,31 cents US, en baisse de 0,48 cents. Un dollar américain achète 1,1324 $CAN. La devise canadienne avait baissé à 88,11 cents US le 4 août dernier. Par contre, le huard s'était élevé à 91,44 cents US le 31 mai dernier, un sommet depuis le niveau de 91,47 cents US atteint le 4 janvier 1978.
Selon M. Tessier, le dollar canadien pourrait se déprécier à un niveau aussi bas que 1,170 $CAN au dollar américain d'ici la fin de l'année. Selon des données compilées par Bloomberg News, le dollar canadien a offert hier la pire performance par rapport au dollar américain dans un panier regroupant les 16 devises les plus échangées.
Le prix du brut était en baisse hier tandis que la société d'État qui exploite le pétrole en Arabie Saoudite indiquait à ses clients asiatiques et méditerranéens qu'ils pouvaient s'attendre à obtenir la même quantité de pétrole en novembre que le mois dernier, ce qui coupe l'herbe sous le pied de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans ses efforts pour réduire la production. Le prix de l'or a diminué de 1,3 %, à 575,50 $US l'once, à la division Comex de la Bourse des marchandises de New York.
" Le dollar canadien n'a pas suivi le rythme de la faiblesse générale des prix des produits de base au cours des trois derniers mois ", estime Maria Jones, stratège en matière de devises de TD Securities Canada, à Toronto. " Nous prévoyons qu'à court terme, la devise demeurera sous pression ", ajoute-t-elle.
Le mois dernier, la construction de nouvelles habitations au Canada a chuté de manière inattendue à son niveau le plus bas en plus d'un an, les constructeurs entamant le travail sur un plus petit nombre d'unités multifamiliales comme des appartements.
En taux annuel, le travail a commencé sur 211 300 maisons en septembre au Canada, le plus bas niveau depuis août 2005, a précisé hier la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Le secteur des unités multifamiliales a reculé de 7 %, à 81 200. Par contre, celui des maisons unifamiliales a augmenté de 0,8 %, à 95 700 unités. Les données sont corrigées des fluctuations saisonnières.
Selon l'estimation moyenne de 19 économistes sondés par Thomson Financial, on prévoyait que le nombre de mises en chantier atteindrait 222 000 unités en septembre comparativement à l'estimation initiale de 213 700 pour août. La donnée révisée pour août est de 216 000 unités.
" Des tas de spécialistes conseillent d'abandonner la position acheteur sur le dollar canadien ", soutient Firas Askari, chef cambiste de BMO Marchés des capitaux, à Toronto. " Étant donné le statu quo quant à la politique monétaire et du fait que les produits de base perdent leur prime, vous verrez de nombreux investisseurs fuir les devises basées sur les produits de base ", ajoute-t-il.
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