L'industrie forestière canadienne rejette l'achat de crédits de carbone et s'engage plutôt à présenter un "bilan neutre en carbone" d'ici 2015.

L'industrie forestière canadienne rejette l'achat de crédits de carbone et s'engage plutôt à présenter un "bilan neutre en carbone" d'ici 2015.

Lors d'une rencontre avec l'équipe éditoriale du Droit, hier, le président-directeur général de l'Association des produits forestiers du Canada, Avrim Lazar, a déclaré que l'industrie forestière canadienne veut appliquer des mesures compensatoires afin d'éliminer autant de gaz à effet de serre qu'elle n'en émet. Pour y arriver, l'industrie veut planter autant d'arbres qu'elle n'en coupe afin que les arbres continuent à jouer, au même rythme, leur rôle de capteurs de gaz carbonique. De plus les industriels veulent que 100 % de l'énergie qu'ils utilisent pour faire fonctionner leurs usines, provienne de sources renouvelables comme l'hydro-électricité ou toute autre énergie propre. Ils favorisent aussi la cogénération. Enfin, l'association cherchera à convaincre les clients des industries canadiennes de recycler tous les produits forestiers qu'ils achètent. Cette dernière mesure risque d'être particulièrement difficile à appliquer puisque les entreprises n'ont pas de contrôle sur ce que font leurs clients, particulièrement ceux qui sont à l'extérieur du pays. Or, une grande partie de la production de l'industrie forestière canadienne est exportée.

D'ici 2015

Malgré l'ampleur de la tâche, M. Lazar croit que l'industrie forestière canadienne peut y parvenir d'ici 2015. "C'est un plan ambitieux mais éventuellement, les marchés eux-mêmes vont exiger cela. Nous croyons que l'industrie canadienne doit prendre les devants avant même que le gouvernement du Canada ne soit plus exigeant. Nous prendrons ainsi une position de leadership auprès des autres grandes entreprises", a déclaré M. Lazar.

Cet objectif obligera les constructeurs à récupérer la majorité des matériaux d'une maison qu'on construit, qu'on démolit ou qu'on rénove. Selon M. Tom Rosser, économiste en chef à l'association, une maison typique produit six tonnes déchets. "Il faut réduire cela considérablement en recyclant le bois ou même en le brûlant. Le bois produit moins de gaz à effet de serre si on le brûle que si on le laisse pourrir dans la terre car il dégage alors beaucoup de gaz méthane", a déclaré M. Rosser.

ctheriault@ledroit.com