Hydro-Québec a intenté une poursuite pour violation de brevet contre une entreprise chinoise qui fabrique et vend des piles au lithium semblables à celles que la société d'État tente depuis des années de commercialiser sans beaucoup de succès.

Hydro-Québec a intenté une poursuite pour violation de brevet contre une entreprise chinoise qui fabrique et vend des piles au lithium semblables à celles que la société d'État tente depuis des années de commercialiser sans beaucoup de succès.

China BAK Battery, entreprise établie en Chine mais inscrite à la Bourse de croissance américaine NASDAQ, vient d'être accusée devant les tribunaux par Hydro-Québec d'avoir pillé sa technologie de fabrication de la pile au lithium.

China BAK Battery fabrique en sous-traitance pour la firme américaine A123 Systems des piles rechargeables utilisées dans les téléphones cellulaires et les ordinateurs. Elle est aussi un fournisseur du fabricant d'outils Black & Decker et fait des millions de dollars de profits.

Hydro-Québec, de son côté, n'a pas encore réussi à s'imposer sur le marché avec Avestor, la coentreprise entre Hydro et Kerr-McGee qui fabrique des piles au lithium à Boucherville. Après avoir connu toutes sortes de problèmes, Avestor a célébré cet été la fabrication de sa 20 000e pile, ce qui est très peu compte tenu du potentiel du marché des piles rechargeables.

La pile fabriquée par China BAK et vendue à des clients comme Black & Decker a été développée par A123 Systems, une entreprise établie dans l'état du Massachusetts.

La poursuite déposée par Hydro devant un tribunal de Dallas affirme que China BAK Battery, A123 Systems et Black & Decker utilisent sa technologie de façon illégale et réclame des dommages et intérêts pour un montant qui n'est pas précisé.

La poursuite a été déposée conjointement par Hydro-Québec et par l'Université du Texas qui a développé la technologie acquise par Hydro en 1997.

Les deux partenaires ont décidé de s'adresser aux tribunaux après avoir envoyé une mise en demeure aux trois entreprises en 2005. À la suite de cette mise en demeure, A123 Systems a répliqué par une poursuite alléguant la nullité du brevet appartenant à l'Université du Texas et dont les droits de commercialisation exclusifs ont été acquis par Hydro-Québec.

Hier, Kate Aldinger, porte-parole de A123 Systems, a soutenu que la poursuite déposée par Hydro-Québec et l'Université du Texas n'était pas fondée et que l'entreprise avait l'intention de défendre vigoureusement sa position.

C'est la deuxième fois qu'Hydro s'adresse aux tribunaux pour défendre sa technologie. Une première poursuite a été intentée en 2001 contre NTT, le géant japonais des télécommunications qui avait fait breveter au Japon une pile semblable à celle développée quelques années auparavant par l'Université du Texas. Un chercheur japonais travaillant pour NTT avait fait un stage au laboratoire du concepteur de la pile, John Goodenough, à l'Université du Texas, et se serait approprié sa technologie, allèguent Hydro et l'Université du Texas dans cette poursuite.

Les piles au lithium utilisées surtout dans le matériel de télécommunications et les ordinateurs, peuvent aussi servir à propulser les voitures électriques. Hydro-Québec ne profitera toutefois pas de marché puisqu'elle a déjà fait connaître son intention de se départir de sa participation dans Avestor.

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