Le syndicat de Verreault Navigation a offert d'étaler sa semaine de travail sur sept jours en échange de primes, mais il soutient que l'entreprise menacée de fermeture se montre sourde à cet appel.

Le syndicat de Verreault Navigation a offert d'étaler sa semaine de travail sur sept jours en échange de primes, mais il soutient que l'entreprise menacée de fermeture se montre sourde à cet appel.

«On a déposé une proposition qui a été rejetée du revers de la main quelques heures après», rapporte Martin Pagé, conseiller syndical à la négociation.

Le réparateur de bateaux de Les Méchins, en Gaspésie, a annoncé un projet de fermeture le 2 mars en invoquant le refus de ses 200 employés réguliers d'étendre leur horaire de travail au samedi et au dimanche.

Les syndiqués soutiennent avoir réagi en approuvant deux jours après, en assemblée générale, une offre qui incluait du travail de fin de semaine et une «compensation financière» pour cette concession. Mais elle aurait rapidement été rejetée.

«On comprend la réalité de l'employeur et on est prêts à l'accepter, mais il faut une situation gagnant-gagnant, explique M. Pagé. On ne se fera pas imposer une convention par Mme Verreault, qui veut un droit de gérance illimitée sur les horaires. La qualité de vie doit être considérée.»

Constatant le mutisme de la direction depuis une semaine, le syndicat dit douter de la volonté de la chef de la direction Denise Verreault de garder ouverte l'entreprise fondée par son père, Borromée Verreault.

Mme Verreault a expliqué sa position au moment de l'annonce de la fermeture mais ne donne pas d'entrevues depuis.

Si la dirigeante a présenté l'horaire de travail comme le principal blocage dans la renégociation de la convention collective échue à la fin octobre, Martin Pagé indique que plusieurs autres points restent en litige, dont l'ancienneté.

Les syndiqués affiliés à la CSN disent toutefois garder espoir. Dimanche, une centaine d'entre eux ont manifesté à Les Méchins pour obtenir la reprise des négociations.

Verreault Navigation traverse une période «difficile» à cause de la baisse du nombre de navires marchands au pays, selon Mme Verreault.

Sans nouveau contrat de travail, la compagnie ne peut plus faire de soumissions pour des contrats gouvernementaux, un secteur qu'elle dit porteur. La situation éloignerait aussi des clients privés. Le chantier est fermé depuis le 22 janvier car il n'y a plus de navires à réparer.

Outre les 200 travailleurs réguliers, l'entreprise fondée en 1956 employait de 400 à 500 personnes à temps partiel.