Bombardier (T.BBD.B) est bien fière de son coup. Ou plutôt, de ses coups.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] est bien fière de son coup. Ou plutôt, de ses coups.

«Nous avons réussi à lier une annonce stratégique, un bon coup de marketing et des ventes, affirme la responsable des communications de Bombardier, Hélène Gagnon, à l'issue du salon aéronautique du Bourget. Ça a été un bon salon.»

L'annonce stratégique, c'était évidemment l'entente de collaboration conclue avec la société chinoise AVIC 1. En vertu de cet accord, Bombardier investira 100 millions de dollars US dans la plus grande version du biréacteur régional d'AVIC 1, l'ARJ21-900, alors que la société chinoise investira 400 millions dans la CSeries. Les deux appareils pourront partager quelques éléments, comme le fuselage central, que doit fabriquer AVIC 1.

Embraer a été prise au dépourvu par cette annonce et a eu beaucoup de difficulté à comprendre la stratégie de Bombardier.

Le bon coup de marketing, c'est le choix du jeune coureur automobile Lewis Hamilton comme porte-flambeau pour les appareils Learjet de Bombardier, de petits biréacteurs d'affaires assemblées à Wichita, au Kansas.

Le coup a porté, Hamilton et Learjet se sont retrouvés sur la couverture de presque tous les quotidiens spécialisés qui sont lus avidement par les visiteurs du salon du Bourget.

«Comme Learjet, Lewis Hamilton est une légende, il attire déjà les foules, affirme Mme Gagnon. Les gens veulent le toucher, lui parler.»

L'entente entre Bombardier et M. Hamilton s'est ficelée après sa victoire au Grand prix du Canada, mais avant sa victoire au Grand prix des États-Unis.

Bombardier a annoncé quelques commandes, mais rien de bien spectaculaire, soit six Learjet à l'entreprise de nolisement European Skytime. La récolte d'Embraer a été un peu plus substantielle.

L'avionneur a signé une entente préliminaire avec un transporteur brésilien portant sur 20 biréacteurs régionaux en plus d'inscrire à son carnet 15 nouvelles commandes fermes de la part de transporteurs italien et japonais.

Embraer a aussi confirmé une commande de 30 appareils de la part de Lufthansa, mais celle-ci remplace des commandes passées par Swiss.

Un nouveau concurrent a profité du Bourget pour se pointer dans le domaine des biréacteurs régionaux, Mitsubishi. Les acteurs actuels ont minimisé son importance, mais une implication possible de Boeing pourrait venir changer la donne.

Des entreprises québécoises ont également profité de leur présence au salon pour annoncer notamment la prise en charge d'écoles de formation de pilotes en Inde (CAE) et un contrat de conception de trains d'atterrissage pour des hélicoptères militaires de Sikorsky (Héroux-Devtek).

La question de la défense était d'ailleurs un des enjeux de la participation canadienne au salon. De hauts dirigeants de Lockheed Martin et de Boeing ont rencontré les entreprises dans le cadre de séances d'information sur les retombées industrielles des dépenses militaires annoncées l'année dernière par le gouvernement de Stephen Harper.

Le président et chef de la direction d'Héroux-Devtek, Gilles Labbé, a affirmé qu'il s'agissait d'un exercice utile, particulièrement pour les PME.

«Dans notre cas, nous les connaissons depuis longtemps, mais pour elles, c'est un contact avec des gens très haut placés, déclare-t-il. Essayer d'appeler chez Boeing ou Lockheed pour rencontrer ces gens demain matin, ce n'est pas évident.»

Pendant le salon, il n'y a pas eu d'annonces d'investissements majeurs en terre québécoise, mais cela n'a pas inquiété le ministre du Développement économique du Québec, Raymond Bachand.

«Il y a une quinzaine d'entreprises qui ont des projets d'investissements», a-t-il confié.

De manière générale, le salon du Bourget a été caractérisé par les préoccupations environnementales. Ces temps-ci en Europe, on parle beaucoup des émissions polluantes du transport aérien.

C'est ainsi que Bombardier a fait valoir que son client, European Skytime, compensait complètement les émissions générées par ses propres activités et offrait à ses clients de faire de même en finançant des initiatives de réduction d'émissions de gaz à effet de serre.

De son côté, Pratt & Whitney Canada a émis un communiqué pour affirmer que sa dernière génération de moteurs la plaçait «aux premiers rangs de la révolution verte de l'industrie aérospatiale».

L'entreprise entend investir 1,5 milliard de dollars dans la recherche et développement au cours des cinq prochaines années pour améliorer encore davantage sa technologie de «moteur vert».