Le groupe d'informations électroniques spécialisées Thomson (T.TOC) a confirmé lundi avoir mené une «approche préliminaire» auprès du groupe britannique de médias Reuters «qui pourrait ou non déboucher sur une offre» de rachat.

Le groupe d'informations électroniques spécialisées Thomson [[|ticker sym='T.TOC'|]] a confirmé lundi avoir mené une «approche préliminaire» auprès du groupe britannique de médias Reuters «qui pourrait ou non déboucher sur une offre» de rachat.

Thomson a mis fin à la clôture des marchés boursiers lundi au suspense qui durait depuis vendredi dans le monde des médias et de la finance, en annonçant dans un communiqué avoir entamé une «approche préliminaire» avec la direction de Reuters pouvant «déboucher ou non sur une offre d'achat».

Reuters, l'un des leaders mondiaux de l'information financière, avait annoncé vendredi avoir été approché en vue d'un rachat, mais n'avait pas révélé le nom de son potentiel acquéreur.

The Globe and Mail, détenu à 40% par la famille milliardaire Thomson, affirmait que l'acquéreur potentiel était Thomson Corp.

Le Financial Times avait précisé que l'offre serait «amicale».

Ces informations avaient contribué à propulser de quelque 30% l'action de Reuters à la Bourse de Londres, ainsi valorisé à quelques 8,1 milliards de livres (environ 16 G$ US).

La presse économique est en ébullition depuis le lancement mardi dernier d'une offre publique d'achat de 5 G$ par News Corp, détenu par le milliardaire Rupert Murdoch, sur Dow Jones, propriétaire de l'agence d'informations financières du même nom et du quotidien Wall Street Journal.

Thomson est entré récemment sur le marché de l'information financière en rachetant à l'AFP sa filiale AFX News et pourrait faire d'importantes économies de coûts en rachetant Reuters.

Le groupe canadien est un concurrent de Reuters dans le secteur de l'information financière, mais ce dernier, s'il est surtout connu mondialement comme agence de presse, tire plus de 90% de ses revenus des services financiers, où il est présent depuis 1851.

Thomson est en train de vendre sa branche de publication éducative estimée à plus de 5 G$ US, un pactole qui pourrait financer son éventuel rachat de Reuters.

Les statuts de Reuters interdisent à tout actionnaire de posséder 15% ou plus du capital de l'entreprise grâce à une «golden share» lui assurant 30% des droits de vote en assemblée générale, une mesure notamment destinée à garantir son indépendance rédactionnelle.

Toutefois, une reprise à l'amiable du géant britannique est possible.

Reuters fournit en particulier aux banques, maisons de courtage et fonds d'investissement quantité de données en temps réel (cours des actions, des monnaies, des matières premières, des obligations, etc.) et leur sert aussi de plate-forme d'échanges pour certains produits.

Dans ce domaine, le groupe compte 14 500 salariés et 370 000 clients, pour un chiffre d'affaires de 2,4 milliards de livres en 2006. Outre Thomson, son grand rival est le groupe américain Bloomberg, qui n'est pas l'objet d'une offre d'achat.

Dans le domaine de l'information générale (texte, photographie, vidéo) Reuters emploie 2400 personnes dans 131 pays, pour un chiffre d'affaires de 170 millions de livres en 2006 (340 M$ US).

Thomson, qui emploie 32 000 personnes, a réalisé quant à lui un chiffre d'affaires de 6,7 G$ en 2006.