SixPro en bref

SixPro en bref

SixPro se spécialise dans le revêtement de peinture sur des pièces métalliques pour le secteur industriel.

Au Québec, elle est le plus important sous-traitant à offrir les applications de peinture en poudre, d'électrodéposition (e-coat), et de revêtements thermoplastiques.

Banal au premier abord, ce secteur n'en est pas moins crucial, chaque composante métallique d'un produit devant à la fois être esthétique et à l'épreuve de la corrosion.

Bon an, mal an, la PME traite des millions de pièces différentes, allant du fer angle de quelques centimètres à la remorque de quelques mètres carrés.

Bombardier, Paccar, Komatsu, Autobus Girardin ne sont que quelques-unes des entreprises qui font appel aux services de SixPro.

Même les petits transformateurs gris dans les poteaux d'Hydro-Québec sont passés par les installations de la PME québécoise.

Le siège social

SixPro compte deux usines: à Sainte-Clothilde-de-Horton (près de Notre-Dame-du-Bon-Conseil), où se trouve son siège social, et à Saint-Nicéphore, en banlieue de Drummondville.

La PME emploie 200 personnes et effectue l'ensemble de ses activités au Québec.

Ses ventes totalisent 13 millions de dollars.

L'entreprise appartient à un groupe de trois actionnaires principaux.

Richard Bourbeau, l'actuel président de SixPro, possède 36 % des actions.

Laurent Joyal, un actionnaire silencieux, est propriétaire à hauteur de 31 %.

La coopérative d'employés que compte SixPro possède 26 % des actions de l'entreprise, alors qu'un groupe de 10 employés compose le reste de l'actionnariat.

Se restructurer constamment

Richard Bourbeau, un prof d'éducation physique qui a tout abandonné pour retourner aux études et obtenir une MBA, est le type de gestionnaire qui remet constamment les choses en question.

C'est ainsi qu'il a mandaté un trio (un ingénieur industriel et deux techniciens) dont le travail à plein temps est de chercher à améliorer les façons de faire de SixPro.

Investissements de six millions

" Depuis six ans, on a investi 6 millions en équipements, dit l'homme de 52 ans. On a redessiné notre ligne de production et on a reformulé nos méthodes de travail. Si on ne l'avait pas fait, on aurait de sérieux problèmes. Je ne sais même pas si on serait encore en activité. "

Le " fait asiatique ", comme le dit Richard Bourbeau, y joue pour beaucoup.

" Ce qui permet aux entreprises d'ici de se démarquer en ce moment, c'est la rapidité d'exécution. Il faut constamment innover et trouver de nouvelles approches. Tout le monde nous demande d'être plus rapide et d'offrir des prix de plus en plus concurrentiels ", fait remarquer celui qui est propriétaire à 100 % de la pépinière Dominic Savio à Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville depuis plusieurs années.

Une coopérative d'employés

SixPro est l'une des rares entreprises manufacturières québécoises à compter une coopérative d'employés dans sa structure. Près de 170 employés (sur les 200 que compte la PME) font partie de cette coop mise sur pied dans les années 90. Le président de l'entreprise, lui-même membre, n'y voit que des avantages.

" C'est une obligation d'épargne, accompagnée d'une économie d'impôt, donc un retour direct sur l'investissement. Le risque financier est très faible pour chaque membre. C'est très avantageux à la fois pour les employés et pour l'entreprise ", soutient Richard Bourbeau. Selon lui, la coop de SixPro, qui sert notamment de fonds de roulement, est " millionnaire ".

Par exemple, explique M. Bourbeau, chaque dollar investi se traduit par une déduction de 125 %. Bref, si un employé verse 1000 $ dans l'entreprise, son revenu imposable sera réduit de 1250 $.

Après six mois d'embauche, un nouvel employé doit commencer, s'il veut rester en poste, à contribuer au fonds de la coop à raison de 5 $ à 10 $ par semaine. Pour un journalier, le maximum à atteindre est de 5000 $; pour un cadre, il est de 10 000 $.

Quand ça va mal...

Une expression populaire veut que " quand ça va mal, ça va mal! ". Cette expression illustre à merveille l'époque où Richard Bourbeau s'est joint à SixPro en 2001. " La situation financière était très serrée, dit-il. L'équipement était désuet et plusieurs clients étaient insatisfaits. " Avec son expérience dans le milieu des affaires (il a cofondé Venmar), M. Bourbeau s'attendait à remettre l'entreprise sur les rails avec les sacrifices que cela imposait. Or voilà que les mauvaises nouvelles se sont multipliées. " Bombardier Produits récréatifs a décidé d'ouvrir son propre atelier de peinture, ce qui nous a coupé 25 % de notre chiffre d'affaires. Puis, un autre de nos clients s'est mis sous la protection des faillites. La seule chose que je me demandais, c'est si notre institution financière allait nous supporter dans tout ça ", explique l'homme d'affaires. Les choses, on le devine, se sont améliorées. Toutefois, en raison de sa situation géographique en milieu rural, et à cause des frais de transport de plus en plus élevés, la croissance de la PME plafonne actuellement.

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