Depuis le 7 mai, les 35 camions lourds qui composent la flotte de la Ville de Victoriaville fonctionnent au biodiésel de type B5 (5% de diesel), une alternative plus propre quel le diesel utilisé traditionnellement.

Depuis le 7 mai, les 35 camions lourds qui composent la flotte de la Ville de Victoriaville fonctionnent au biodiésel de type B5 (5% de diesel), une alternative plus propre quel le diesel utilisé traditionnellement.

La municipalité devient ainsi la première ville au Canada à opter pour ce type d'énergie, moins polluante.

«Depuis des années, Victoriaville est un leader en développement durable. Nous croyons qu'il vaut la peine d'investir pour notre avenir et nous avons l'appui de nos citoyens», a affirmé le maire de la municipalité, Roger Richard.

Puisque son procédé de fabrication nécessite la conversion d'huiles végétales, de graisses animales et d'huiles de friture et que la demande actuelle ne nécessite pas encore une production de masse, le biodiésel est un peu plus dispendieux que son prédécesseur.

Pour cette raison, les pétroles Sonic ont conclu un marché avec Victoriaville afin d'absorber une partie de l'augmentation des frais.

«L'idée est de créer de la demande. Le maire Richard a posé un geste concret et courageux afin d'améliorer le sort de l'environnement et nous espérons que cette décision aura une portée provinciale«, a indiqué François Dupont, président des pétroles Sonic.

Outre le biodiésel blanc qui servira à la municipalité et aux autres entreprises ayant une flotte de camions d'envergure, Sonic entend rendre disponible le biodiesel coloré aux producteurs agricoles.

Depuis deux ans, bon nombre d'agriculteurs de la région de Saint-Hyacinthe utilisent ce type de carburant et les résultats se font déjà sentir.

«L'ajout de 5% de biodiesel dans la consommation de pétrodiesel des producteurs de la région de Saint-Hyacinthe a permis de réduire de 195 tonnes leurs émissions de CO2 l'été dernier», a annoncé le président de la Coop fédérée, partenaire du projet.

Une perspective d'avenir

Si le biodiésel B5 peut être utilisé sans danger dans n'importe quel moteur diesel, sa formule B20 est aussi disponible, mais pour les véhicules ayant été conçus après 1991.

Puisqu'ils sont un peu plus dispendieux, les entreprises et institutions hésitent toujours à en répandre l'usage. C'est d'ailleurs pour cette raison que le Conseil québécois du biodiesel entend faire des pressions auprès des gouvernements pour qu'ils encouragent financièrement ce type de pratiques.

«Il n'est pas évident de changer des habitudes. Si le gouvernement accepte de réduire ne serait-ce que d'un ou deux cents ses taxes sur l'essence lors de l'achat de biodiesel, ça augmentera la demande», a expliqué Camil Lagacé, président-directeur général du Conseil.

Il n'est pas encore possible pour les utilisateurs de véhicules légers de faire le plein au biodiésel. Ce carburant pourrait toutefois devenir disponible à la pompe au cours des prochains mois si la demande le justifie.

Le problème majeur que rencontrent les distributeurs de biodiésel est le fait qu'il n'y a pas encore assez de producteurs.

Introduit sur le marché en 1994, le pendant du biodiesel pour l'essence régulière, l'éthanol, est vendu dans plus d'une centaine de stations à travers le Québec.