Les fusions et les acquisitions d'entreprises sont à la mode sur les marchés financiers.

Les fusions et les acquisitions d'entreprises sont à la mode sur les marchés financiers.

Et ce n'est pas fini.

Dans le monde des grandes pétrolières, la prochaine cible pourrait être Nexen [[|ticker sym='T.NXY'|]], croit le courtier Valeurs mobilières Desjardins.

«C'est une société diversifiée qui génère beaucoup d'argent, explique Luc Girard. Sa production est en hausse et elle dispose de grandes réserves de pétrole.»

Avec tant d'attraits, le directeur du groupe-conseil en portefeuilles ne serait pas étonné si Nexen passait sous le contrôle d'un plus grand producteur en cours d'année.

Si c'était le cas, le prix payé pourrait s'élever à 90$ l'action et même plus. Il s'agirait d'une prime de plus de 25% par rapport au cours actuel.

«La valeur nette de ses actifs est de 85$ par action, calcule le spécialiste. Il faudrait que l'offre d'achat soit supérieure à ce montant.»

Cela dit, ce n'est pas pour cette raison que la pétrolière est devenue un des titres favoris de Desjardins.

Une rencontre tenue cette semaine avec Charlie Fisher, le président de Nexen, a permis à plusieurs spécialistes de la firme de courtage de prendre le pouls de la situation.

«J'ai été impressionné par ses qualités de gestionnaire et par le potentiel de la société pour les deux prochaines années», souligne Luc Girard.

Pour prendre en compte les nombreux développements en cours, l'analyste Adam Zive a fait passer son prix cible de 75$ à 83$ d'ici la prochaine année.

Selon Bloomberg, 13 analystes recommandent d'acheter l'action et 13 proposent de la conserver. Aucun ne suggère de la vendre. Leur cours cible moyen est de 77$ d'ici 12 mois.

Nexen est présente dans la Mer du Nord, dans le Golfe du Mexique, au Yémen, en Afrique de l'Ouest et au Canada (sables bitumineux). Environ 80% de ses activités sont liées au pétrole et 20% au gaz naturel.

«Ses projets d'exploration ont porté ses fruits», remarque Luc Girard.

Il précise que la pétrolière possède en réserve un milliard de barils prouvés et 700 millions de barils probables.

À cela, ajoute-t-il, cinq milliards de barils supplémentaires ont été identifiés mais il est trop tôt pour en évaluer la qualité.

Sa situation lui a permis d'augmenter son niveau de production, souligne le gestionnaire.

Cette année, Nexen devrait produire 250 000 barils nets (après royautés) par jour par rapport à 174 000 par jour l'an dernier. «C'est une progression de plus de 40%», dit M. Girard.

À court terme, la société profite de plusieurs projets.

Le plus important est celui de Buzzard, au Royaume-Uni, dans lequel elle détient une participation de 43,2%.

«Il s'agit d'un réservoir de classe mondiale qui entrera en pleine production à la mi-année, dit-il. Il permettra de produire 88 000 barils par jour pendant au moins trois ou quatre ans.»

Le projet d'Ettrick, quant à lui, respecterait les échéanciers et les budgets. Il débuterait sa production l'hiver prochain et représenterait une importante source de croissance en 2008.

M. Girard s'attend à ce que Nexen génère 1,5 milliard de flux monétaires libres (free cash flow) cette année. «C'est une véritable machine à imprimer des dollars», dit-il.

Malgré tout, son titre s'échange à seulement 13 fois les profits de cette année et à 5,3 fois ses flux monétaires. «C'est moins que ses pairs, reconnaît M. Girard. Il y a des gens qui étaient critiques face aux projets de développement mais ils redeviennent de plus en plus positifs quand ils voient les résultats.»

Le directeur rappelle que Nexen n'est pas sans risque.

Il souligne que les coûts de production pourraient être plus élevés que prévus, ce qui aurait pour effet de réduire les profits.

Par ailleurs, une législation accompagnée d'une taxe pour limiter les gaz à effet de serre aurait aussi un impact sur la rentabilité.

Enfin, M. Girard signale que la santé financière de l'entreprise est liée à la volatilité des prix du pétrole.

«Nos estimés sont basés sur des cours à 50$US le baril mais les prix pourraient baisser sous ce niveau», dit-il. Vendredi, les cours du brut a touché un sommet d'un an à plus de 62 $ US le baril.