L'étude sur la relève entrepreneuriale, commandée par la Société de développement économique de Drummondville, démontre que 55 pour cent des PME sont directement touchées par le problème de la relève.

L'étude sur la relève entrepreneuriale, commandée par la Société de développement économique de Drummondville, démontre que 55 pour cent des PME sont directement touchées par le problème de la relève.

Au cours d'une conférence de presse où ont été dévoilés les principaux résultats de cette étude faite en collaboration avec le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE) et Emploi-Québec, une équipe de chercheurs du Centre universitaire PME Centre-du-Québec, de l'Université du Québec à Trois-Rivières, sous la direction de Louise Cadieux, a analysé les 138 réponses obtenues de la part de 410 dirigeants d'entreprises manufacturières de la MRC de Drummond.

"En plus de révéler que 55 pour cent des PME répondantes sont directement touchées par la problématique de la relève, notre étude démontre que chez les propriétaires d'entreprises âgés de 55 ans et plus, 12 pour cent n'ont aucune vision quant à la transmission des pouvoirs. C'est pourtant avant 45 ans qu'il faut songer à préparer sa relève car c'est un processus qui est long, plus long que l'on croit", souligne Mme Cadieux, qui a remis à la SDED un rapport de 50 pages sur le sujet, un rapport d'autant plus pertinent qu'il est unique au Québec.

Les constats de Mme Cadieux sont intéressants. Par exemple, alors que 37 pour cent rêvent de transférer leur entreprise à leurs enfants, 42 pour cent envisagent vendre leur entreprise à une personne non membre de la famille. Ce qui amène aux deux principales recommandations de la part des auteurs. La première concerne plus spécifiquement la promotion de la carrière entrepreneuriale chez les jeunes de la MRC de Drummond. La deuxième vise la mise en place d'un "bureau d'affaires" permettant un arrimage plus facile entre les dirigeants désireux de vendre leur entreprise et d'éventuels acheteurs.

Pour Martin Dupont, directeur général de la SDED, l'étude sera très utile pour mettre au point des stratégies pour aider ces gens d'affaires sur le point de prendre leur retraite. "Nous avons réalisé que le propriétaire d'entreprise qui n'est pas prêt à faire un bon transfert à la relève finit souvent par vendre à une personne de l'extérieur et un déménagement est parfois dans la mire du nouveau propriétaire, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour les employés. C'est donc dans le but de tout faire pour garder nos entreprises que nous voulions mieux connaître ce phénomène", a expliqué M. Dupont.

Celui-ci a précisé que la SDED mettra au point une action concertée impliquant acheteurs, vendeurs, avocats, notaires et différents ministères gouvernementaux afin de mieux sensibiliser les gens concernés sur l'importance de la relève dans les entreprises. "C'est un important défi", a-t-il dit.

"Autre facteur à considérer, a pour sa part fait valoir Sylvie Verville, d'Emploi Québec, celui ou celle qui vient de céder son entreprise, dans des conditions difficiles, n'est pas appelé à se retirer dans la sérénité et, bien souvent, n'a d'autre choix que de revenir au travail."

Le questionnaire avait été posté à 410 dirigeants d'entreprises manufacturières de la MRC de Drummond. De ce nombre, 128 entreprises ont retourné un questionnaire complété, ce qui donne un taux de réponse de 31 pour cent.

Parmi celles-ci, 41 pour cent sont des entreprises de type "artisans", les "petites" entreprises représentent 39 pour cent de l'échantillon final, tandis que les "moyennes" entreprises comptent pour 20 pour cent. Et presque toutes (94 pour cent) appartiennent majoritairement à la famille, la très grande majorité (82 pour cent) procurant aussi de l'emploi à au moins un membre de leur famille immédiate.