Les peuplements acéricoles dans la région de Portneuf seraient mal en point. Le président du Club de qualité acéricole de Portneuf (CQAP), André Corriveau, lance un cri d'alarme afin de sauver les forêts d'érables de cette région.

Les peuplements acéricoles dans la région de Portneuf seraient mal en point. Le président du Club de qualité acéricole de Portneuf (CQAP), André Corriveau, lance un cri d'alarme afin de sauver les forêts d'érables de cette région.

Dans une lettre adressée aux dirigeants du bureau régional de la capitale nationale du ministère des Ressources naturelles, M. Corriveau plaide farouchement en faveur d'un projet qui a reçu une fin de non-recevoir.

"Après avoir, depuis plusieurs années, piloté directement ou indirectement cinq projets différents avec toujours le même résultat, j'ai mon voyage. À lui seul, le Club acéricole en a trois et un quatrième est en gestion. Le bénévolat a ses limites. J'espère vivre assez vieux pour voir le changement. Mais en attendant, les érablières et l'agriculture se meurent lentement, mais sûrement. Mais qui est-ce que ça dérange ?"

En fait, le projet caressé par le CQAP avait pour objet de réaliser une "éclaircie précommerciale en sous-étage pour les peuplements d'érablières dégradées". Ce projet était accompagné d'une demande de subvention pour réaliser ces travaux forestiers.

M. Corriveau note que le conseiller acéricole du club, l'ingénieur forestier Patrice Bertrand, avait noté depuis plusieurs années une dégradation constante de la qualité des peuplements acéricoles dans Portneuf.

Corroboration

"L'observation de l'immense majorité des producteurs acéricoles, rajoute M. Corriveau, confirme aussi le même constat : les érablières se dégradent lentement, mais sûrement dans l'ensemble du territoire." D'ailleurs, aujourd'hui, un groupe de spécialistes en acériculture et en foresterie arpenteront quelques érablières de la région de Portneuf afin de mesurer l'étendue des dégâts.

Le CQAP n'arrivait pas les mains vides, puisque le syndicat de base de l'Union des producteurs agricoles (UPA) du centre de Portneuf, le conseil d'administration du syndicat des propriétaires forestiers des trois fédérations de Québec et l'assemblée locale des propriétaires forestiers de Portneuf ont donné leur aval au projet du club.

"Présenté à la MRC Jacques-Cartier, en tant que délégataire de gestion de la région de la Capitale-Nationale, précise M. Corriveau, le projet passe toutes les étapes et se retrouve même en tête de liste lorsqu'il est envoyé à la MRC de Portneuf pour approbation finale."

Le verdict est impitoyable. Le projet n'est pas retenu. On demandait une aide financière de 17 000 $ pour la réalisation d'un projet de 266 000 $.

On voulait ainsi identifier une vingtaine d'endroits dégradés d'environ un hectare provenant autant des secteurs public que privé. On prévoyait la réalisation de travaux d'éclaircie, tant précommerciale que commerciale.

M. Corriveau est conscient que ce vaste projet n'aurait réglé aucun problème auquel font face les producteurs acéricoles de la région. "Mais, précise-t-il, il nous aurait fourni des pistes de solution sur un volet de trois à cinq ans sur ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire dans les érablières dégradées, qui sont très nombreuses dans la région de Portneuf."

L'industrie acéricole dans la région 03 a quand même une certaine importance. Les acériculteurs réalisent au-delà d'un million d'entailles et les revenus annuels tournent autour de 4 millions $ à 5 millions $.

rlacombe@lesoleil.com

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