La Chine envisage une nouvelle mesure pour tenter de contrer la spéculation boursière en orientant les ménages vers des placements moins risqués.

La Chine envisage une nouvelle mesure pour tenter de contrer la spéculation boursière en orientant les ménages vers des placements moins risqués.

En vertu d'un texte de loi examiné depuis mercredi par le comité permanent du Parlement, les autorités pourraient réduire ou abolir la taxe de 20% sur l'épargne placée sur les comptes bancaires, a annoncé l'agence Chine Nouvelle.

Si, à sa mise en place en 1999, la priorité du gouvernement était de favoriser la consommation pour avoir une croissance plus équilibrée et moins dépendante des exportations, désormais l'heure est à la lutte contre la folie boursière.

«Après qu'un certain nombre de voix se sont prononcées ces dernières semaines en faveur d'une rémunération plus élevée de l'épargne placée sur les comptes en banque, le parlement a enfin décidé de s'occuper du dossier», a estimé l'agence officielle.

La semaine dernière, la Banque centrale avait fait état d'un sondage réalisé en mai montrant que désormais les ménages urbains chinois préféraient placer leur argent en Bourse ou le confier à des fonds d'investissement plutôt que de le laisser sur des comptes bancaires faiblement rémunérés.

Le principal indice de la Bourse a grimpé cette année de près de 60%, avant une légère correction récente. Il avait connu une flambée de 130% l'an dernier.

L'enquête d'opinion a été réalisée le mois où l'indice des prix à la consommation, jauge principale de l'inflation, a progressé de 3,4%, sa plus forte hausse en plus de deux ans (depuis février 2005).

Or le taux de base à un an pour la rémunération des comptes de dépôt reste seulement de 3,06%, malgré un nouveau relèvement de 0,27 point en mai, l'enquête montrant que les ménages s'attendent à une accélération de l'inflation.

Mercredi, le gouverneur adjoint de la Banque centrale, Yi Gang, a jugé que la faible rémunération des comptes bancaires posait problème.

«Nous devrons tout faire pour que le taux d'intérêt réel reste positif», a-t-il dit, cité par le journal officiel China Securities.

Selon de précédentes statistiques de la banque centrale, les citoyens chinois ont retiré 278,4 milliards de yuans des banques en mai (40 G$ CAN).

Pour Qu Hongbin, de la banque HSBC, la fin de la taxe de 20% pourrait se révéler attrayante pour une partie des investisseurs.

«Pour le ménage chinois moyen, cela équivaut à élever le taux d'intérêt de 0,6 point de pourcentage», a-t-il dit.

Mais, explique Huang Yiping, de Citigroup, si la Bourse continue de grimper, la plupart continueront à plébisciter les actions.

Pour lui, cette décision serait plus un «important signal politique» destiné à refroidir le marché boursier plutôt qu'«une mesure pratique».

Selon le China Securities Business Journal, la taxe pourrait, dans un premier temps, être abaissée à 10%, puis abolie si l'inflation continue à croître.