Le lancement du CRJ1000 n'aura aucune incidence sur le sort de la CSeries.

Le lancement du CRJ1000 n'aura aucune incidence sur le sort de la CSeries.

«Ce sont deux marchés différents, a déclaré le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin. Le CRJ1000 complète notre gamme de produits pour les transporteurs régionaux alors que la CSeries représente pour nous l'occasion d'entrer sur le marché des grands transporteurs.»

Il s'agirait notamment de remplacer les flottes de DC9 et de MD80 encore en activité.

«C'est un marché beaucoup plus important», a indiqué M. Beaudoin.

Bombardier s'attend à livrer environ 400 CRJ1000 au cours des 20 prochaines années. Par comparaison, le marché des appareils de 100 à 149 places atteindraient 5800 appareils. Même si Bombardier devait partager ce marché avec d'autres manufacturiers, il s'agirait quand même de livraisons très importantes.

Les coûts de développement de la CSeries sont beaucoup plus importants que ceux du CRJ1000, soit 2,1 milliards de dollars US plutôt que 300 millions US.

C'est que si la CSeries finit par prendre son envol, il s'agira d'un tout nouvel appareil qui n'aura pas grand chose à voir avec la famille des biréacteurs régionaux CRJ. Par exemple, le fuselage de la CSeries sera beaucoup plus large que celui du CRJ. Les rangées du CSeries compteront cinq fauteuils alors que les rangées des biréacteurs régionaux n'en comptent que quatre.

Bombardier entend partager les coûts de développement de la CSeries à parts égales avec des partenaires-fournisseurs et avec les gouvernements. Dans le cas du CRJ1000, l'avionneur montréalais ne bénéficiera d'aucune aide gouvernementale.

À la fin de janvier 2006, Bombardier avait mis son projet de CSeries sur la glace et avait réduit l'équipe de développement de 300 à 50 personnes. Le projet a quand même continué à évoluer, l'appareil s'est notamment allégé grâce à une utilisation plus grande de matériaux composites.

M. Beaudoin entend faire une nouvelle mise au point sur ce projet à la fin de mars. Bombardier pourrait décider de lancer officiellement cette famille d'appareils de 110 à 130 places. Elle pourrait décider de mettre fin au programme. Elle pourrait aussi décider de poursuivre discrètement le travail de développement en attendant de mettre la main sur un grand partenaire étranger et sur des clients de lancement.

Bombardier a un autre projet dans ses cartons, une version allongée du turbopropulseur Q400. Ce projet est cependant beaucoup moins avancé que le CRJ1000.

«Nous pensons qu'il pourrait y avoir une bonne demande pour le Q400X, mais nous sommes encore à étudier le projet», a déclaré M. Beaudoin.