C'est ce matin (mardi) que les actions MXX de la Bourse de Montréal font leur entrée à Bay Street, avec la petite cérémonie d'usage devant les écrans de la Bourse de Toronto.

C'est ce matin (mardi) que les actions MXX de la Bourse de Montréal font leur entrée à Bay Street, avec la petite cérémonie d'usage devant les écrans de la Bourse de Toronto.

Mais c'est dans les bureaux de la Tour de la Bourse du Square Victoria à Montréal que plusieurs employés et dirigeants pourraient sabler le champagne, plus tard aujourd'hui (mardi).

Car si les attentes boursières se concrétisent, leur bloc de 15 % des actions MXX pourrait valoir au moins 140 millions de dollars, sinon plus.

C'est leur part d'une valeur initiale proche de 1 milliard qui serait attribuée à la Bourse de Montréal, si ses actions décollent aujourd'hui à 30 $ ou plus.

Du coup, quelques millionnaires seraient confirmés parmi la majorité des 220 employés et dirigeants du MXX, qui en sont aussi actionnaires.

D'autres actionnaires privés du MXX devraient s'attendent aussi à voir leur placement bonifié par cette inscription à Toronto.

Entre autres, le géant financier suisse UBS, la Banque Nationale et la Caisse de dépôt et placement.

Si ces actionnaires naguère privés du MXX décident de vendre une partie de leurs actions, ils encaisseront un fort joli profit.

Mais ils pourraient aussi décider de patienter un peu.

Car des analystes s'attendent à une poussée des actions MXX jusqu'à 45 $ ou 50 $ d'ici un an. Une telle appréciation refléterait ce qui s'est passé avec d'autres sociétés boursières qui ont ouvert leur capital, ailleurs dans le monde.

Mais lundi, devant la presse financière à Toronto, le président de la Bourse de Montréal, Luc Bertrand, a refusé de spéculer sur la valeur des actions MXX en Bourse.

N'empêche, si les attentes se réalisent, il sera en tête de liste des dirigeants millionnaires de la Bourse de Montréal.

Et durant sa présentation, lundi, au 19e étage des suites de luxe de l'hôtel Royal York, à Toronto, son sourire et son entrain étaient ceux d'un chef d'entreprise financière plutôt content.

Confiant, aussi, du potentiel du MXX d'aller encore plus loin dans le dynamique marché des produits dérivés. Même si la Bourse de Toronto se promet d'y entrer dans deux ans avec un partenaire américain, comme elle l'a confirmé récemment.

«On verra bien, a indiqué M. Bertrand. Le succès dans ce marché très concurrentiel au niveau mondial dépend de la capacité à bâtir du volume avec des produits spécifiques, avec l'avantage des différents services sous un même toit. C'est ce que nous faisons depuis des années.»

Entre-temps, le lancement des actions MXX à la Bourse de Toronto constitue une étape majeure pour la Bourse de Montréal, elle qui a partagé le marché des valeurs mobilières avec Toronto en 2000. Cette entente prendra fin au printemps 2009.

Après la conclusion de cette entente, la Bourse de Montréal s'était transformée d'une société mutuelle – où la propriété était définie par des sièges – en une entreprise à capital-actions.

L'inscription de ce matin signifie que ses actionnaires privés pourront désormais négocier leurs titres avec tout autre investisseur.

Pour son président, Luc Bertrand, cela veut dire une plus grande flexibilité de capital pour financier d'autres projets d'expansion, dans la foulée du partenariat conclu le mois dernier avec le géant new-yorkais NYMEX (New York Mercantile Exchange).

Et si, au contraire, les actions de MXX s'avéraient un peu faiblardes sur le marché, la Bourse de Montréal a déjà les moyens d'en racheter une partie.

À quel prix?

«Je ne peux commenter là-dessus, en raison de la réglementation boursière», a indiqué M. Bertrand.

La transaction avec NYMEX, conclue à l'équivalent de 29,50 $ par action, pourrait toutefois s'avérer le seuil de référence.