Ça allait mal en 2006. Ça ira mal aussi en 2007. Tout le monde s'entend pour dire que l'industrie forestière québécoise n'est pas rendue au bout de ses peines.

Ça allait mal en 2006. Ça ira mal aussi en 2007. Tout le monde s'entend pour dire que l'industrie forestière québécoise n'est pas rendue au bout de ses peines.

La recherche du nouveau modèle forestier québécois restera à trouver. Tout le monde s'entend pour dire que ça ne sera plus jamais comme avant dans le domaine de la forêt au Québec.

L'an dernier, le secteur a été frappé de plein fouet par des fermetures, permanentes ou temporaires, de scieries et la mise à pied de plusieurs milliers de travailleurs combinées à une importante réduction des coupes forestières.

Cette année pourrait finalement être l'année des grands alignements. Celle de la rationalisation et du positionnement guidé par un leitmotiv qui tournera autour de la conciliation entre l'économie et l'environnement.

La coexistence ne sera pas facile. Tout le monde part de loin et les cartes de la relance ne sont pas toutes sur la table à dessin. En bout de ligne, on devra apprendre à cultiver beaucoup plus efficacement la forêt.

C'est pas fini

Le président du Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ), M. Guy Chevrette, est catégorique. "Les problèmes ne sont pas finis, tranche-t-il. L'année 2007 ne sera pas suffisante pour que l'industrie reprenne son souffle."

Mais il espère qu'à la fin de 2007, un bon nombre de verrues seront disparues de la couverture forestière québécoise, laissant place du même coup à un léger repositionnement. D'après lui, c'est surtout l'an prochain que la relance forestière pourrait se manifester plus solidement. "Je ne veux pas être plus pessimiste qu'il le faut, prévient-il. Mais je veux être réaliste."

D'ici là, il prévoit que le menu forestier de 2007 sera composé de fusions, de disparitions d'entreprises forestières ou tout simplement d'abandons. Cette rationalisation est de nature à secouer encore une fois le secteur de l'emploi.

"Que voulez-vous, explique-t-il, quand on réduit de 40 % les coupes forestières, il faut s'attendre à ce que le secteur de l'emploi écope. Il ne serait pas surprenant que l'on réduise d'autant la main-d'oeuvre forestière."

Plus petit, plus efficace

L'ancien président de Tembec, M. Frank Dottori, partage cette vision. Dans une entrevue à la Presse canadienne,il prévoit, lui aussi, une autre année difficile pour l'industrie. "Le beau temps va revenir, disait-il à la journaliste LuAnn LaSalle. Mais quand tu frappes une tempête, il y a des victimes."

Si le président du CIFQ prévoit que "l'industrie forestière québécoise ne sera plus jamais pareille", M. Dottori croit qu'une fois la tempête calmée, on verra apparaître une industrie plus petite et plus efficace.

Mais le problème auquel est confronté le secteur forestier n'est pas que structurel. Dans son bagage, on retrouve aussi des problèmes économiques. Au moins deux autres interrogations viendront perturber la conscience de beaucoup de personnes.

Bon nombre d'économistes s'interrogent sur les conséquences d'un ralentissement du marché américain de l'habitation. Depuis quelques années, la demande américaine est en déclin. Si la tendance se poursuit, l'industrie forestière québécoise aura là aussi des moments difficiles à passer.

En outre, la performance de notre "huard" soulève certaines interrogations. Si, comme le prévoient des économistes, la vigueur du dollar canadien comparativement à la devise américaine tourne autour des 89 ¢, il est à prévoir que des malaises s'ajouteront au dossier forestier du Québec.