Les conservateurs devraient renverser deux de leurs politiques-clés sans quoi les entreprises canadiennes pourraient devoir éliminer des emplois et devenir la cible de prises de contrôle étrangères, a estimé lundi le chef libéral, Stéphane Dion.

Les conservateurs devraient renverser deux de leurs politiques-clés sans quoi les entreprises canadiennes pourraient devoir éliminer des emplois et devenir la cible de prises de contrôle étrangères, a estimé lundi le chef libéral, Stéphane Dion.

Les conservateurs ont commis une grave erreur dans leur budget en éliminant un montant déductible aux fins de l'impôt pour les entreprises qui prennent de l'expansion à l'étranger, et en instaurant un impôt non remboursable de 31,5 % sur les fiducies de revenu, a affirmé M. Dion.

Les déductions d'impôt sont accordées aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, et les entreprises canadiennes seront lésées par ce désavantage concurrentiel s'il n'est pas corrigé, a-t-il ajouté.

«Les entreprises canadiennes ne devraient pas être forcées de se lancer dans l'arène d'une économie globale avec un de leur bras attaché dans le dos», a estimé M. Dion lors d'une visite dans le quartier des affaires de Toronto. «Il n'est pas logique que le gouvernement conservateur rende le terrain de jeu inégal pour les entreprises canadiennes.»

La fin de ces déductions d'impôts est le plus important changement apporté au régime fiscal des entreprises ces 30 dernières années, et les conservateurs n'ont pas fait assez étudié l'impact de ce projet sur les entreprises canadiennes, a indiqué M. Dion.

Selon le gouvernement conservateur, cette initiative vise à empêcher certaines entreprises d'avoir recours aux paradis fiscaux pour éviter de payer des impôts au Canada.

Mais ce faisant, cette mesure mettrait fin à une disposition permettant aux entreprises d'emprunter de l'argent au Canada afin de financer leurs acquisitions à l'étranger, pour en déduire ensuite les intérêts de leurs revenus canadiens.

L'idée était dans l'air depuis le milieu des années 1990 mais elle n'avait jamais été mise en oeuvre, notamment en raison de la complexité de l'élaboration d'un système qui ferait la différence entre les entreprises qui veulent éviter le fisc canadien et celles qui cherchent vraiment à faire croître leurs activités par le biais d'expansions à l'étranger.

Selon M. Dion, la liste des dirigeants canadiens déçus de cette politique conservatrice est longue.

Par ailleurs, s'ils sont élus, les libéraux réduiront l'impôt sur les fiducies de revenu à 10 % et feront en sorte qu'il sera remboursable aux investisseurs canadiens, a précisé M. Dion.

Ce changement fiscal s'est déjà traduit par 15 tentatives de prises de contrôle au cours des cinq derniers mois, ce qui pourrait menacer la souveraineté économique du Canada, s'est inquiété le chef libéral.

«Avec les compagnies étrangères qui cherchent à prendre le contrôle des compagnies canadiennes, ce gouvernement ne fait que leur faciliter la tâche», a déclaré M. Dion.