Une faible majorité de fabricants canadiens indique qu'elle a l'intention d'augmenter sa production et d'embaucher de nouveaux employés en dépit des ennuis causés par la robustesse du dollar canadien, l'augmentation des prix des matières premières et, plus récemment, les taux d'intérêts plus élevés.

Une faible majorité de fabricants canadiens indique qu'elle a l'intention d'augmenter sa production et d'embaucher de nouveaux employés en dépit des ennuis causés par la robustesse du dollar canadien, l'augmentation des prix des matières premières et, plus récemment, les taux d'intérêts plus élevés.

Une étude de Statistique Canada, réalisée au cours des deux premières semaines de juillet auprès de plus de 3000 fabricants, révèle qu'ils font preuve d'un optimisme modéré à court terme, une situation néanmoins surprenante quand on tient compte des conditions négatives qui ont frappé le secteur au cours des derniers mois.

L'agence a découvert que 21 % des répondants prévoient augmenter leur production au cours des trois prochains mois, contre 15 % qui ont l'intention de la réduire.

De plus, 17 % des répondants prévoient embaucher de nouveaux employés, contre 15 % qui ont l'intention de procéder à des mises à pied. La très grande majorité, soit 68 %, prévoit garder le même nombre d'employés.

Statistique Canada a révélé que la différence de six points de pourcentage entre ceux qui prévoient augmenter leur production et ceux qui prévoient la réduire est identique à l'écart constaté lors de la dernière étude, menée en avril dernier, mais qu'il s'agit des résultats les plus positifs depuis l'enquête menée en octobre 2004.

Mais ces données témoignent peut-être davantage de la dégringolade spectaculaire d'un secteur qui a perdu plus de 100 000 emplois pendant les seuls six premiers mois de cette année, que d'une indication que les usines canadiennes recommenceront bientôt à tourner à fond.

«C'est une bonne nouvelle d'apprendre qu'une majorité de fabricants arrivent à garder la tête hors de l'eau, a dit Jayson Myers, l'économiste principal de l'organisation Manufacturiers et Exportateurs du Canada. Mais ce n'est pas non plus un bon signe d'entendre que 79 % des fabricants n'augmenteront pas leur production à une époque où la croissance mondiale ne pourrait pas être plus robuste.»

En fait, la confiance des manufacturiers canadiens semble être toute relative. Ils sont plus confiants que l'an dernier, quand leur opinion était négative dans trois des quatre sondages menés par l'agence fédérale, et neutre dans le quatrième.

Mais ils sont moins confiants que pendant le premier trimestre de 2000, quand 42 % des répondants avaient l'intention d'augmenter leur production, contre 10 % qui prévoyaient la réduire.

Malgré tout, l'écart positif de six points face aux intentions de production révèle que le secteur ne baigne pas dans le pessimisme, a dit Doug Porter, un économiste de la Banque de Montréal.

«Les manufacturiers canadiens n'émettent certainement pas de grands signaux de détresse, même dans le contexte d'un dollar canadien à son plus haut niveau depuis 30 ans, du baril de pétrole à 75 $ US et d'un ralentissement marqué de l'économie américaine depuis un an», a-t-il expliqué.

Dans l'enquête de juillet, des perspectives de production positives persistaient à Terre-Neuve-et-Labrador, en Nouvelle-Ecosse, en Ontario, en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique, alors qu'à l'inverse, l'opinion des fabricants de l'Ile-du-Prince-Edouard, du Nouveau-Brunswick, du Québec et du Manitoba était négative.

L'enquête a été menée pendant les deux premières semaines de juillet, quand le dollar canadien valait environ 95 cents US et que la Banque du Canada venait de hausser son taux directeur d'un quart de point.