Des centaines de milliers de retraités vivant à deux auront droit à un allégement fiscal, dans certains cas substantiel, à compter de janvier 2007.

Des centaines de milliers de retraités vivant à deux auront droit à un allégement fiscal, dans certains cas substantiel, à compter de janvier 2007.

Mais ceux vivant seuls, de même que les conjoints ayant un revenu équivalent n'auront pas droit aux largesses de Québec.

A la suite d'une décision semblable du gouvernement fédéral, le ministre des Finances, Michel Audet, et la ministre responsable des Aînés, Carole Théberge, ont annoncé mardi l'intention de leur gouvernement de permettre aux couples de retraités de fractionner leur revenu, de manière à payer moins d'impôts.

Ainsi, à compter de l'an prochain, Québec acceptera de se priver de 106 millions $ qui auraient été pigés dans la poche de 370 000 couples de retraités.

La mesure vise d'abord les ménages n'ayant qu'un seul revenu et ceux dont l'un des conjoints a un revenu beaucoup plus élevé que l'autre. Chez ceux ayant un revenu équivalent, la mesure n'aura aucun impact.

La ministre Théberge a fait valoir que Québec cherchait d'abord à soulager financièrement les couples âgés n'ayant pu compter que sur un seul pourvoyeur.

"On est dans la dernière vague où plusieurs femmes arrivent à des âges de retraite sans avoir travaillé, ou très peu, ont peu de régimes de retraite, peu d'argent de côté", a expliqué la ministre.

La mesure devient pour ces femmes "essentielle à une qualité de vie minimale", a-t-elle ajouté, qualifiant l'annonce de "coup de maître".

Pourquoi, dans ce cas, ne pas l'avoir adoptée plus tôt?

Le ministre Audet a convenu que Québec "aurait pu le faire avant", mais qu'il avait attendu qu'Ottawa ouvre la porte récemment.

Il a fait valoir que le gouvernement avait repris le contrôle des finances publiques et pouvait maintenant "s'approcher" de son objectif de baisses d'impôts en adoptant des mesures comme celle sur le fractionnement du revenu.

Les grands gagnants de l'annonce faite mardi sont précisément ces couples où l'un des deux n'a jamais travaillé.

Prenons le cas d'un couple où monsieur a un revenu de retraite de 50 000 $ et madame aucun. Il aura droit à une réduction d'impôt de 828 $.

Si l'un des conjoints a 60 000 $ et l'autre 15 000 $, l'économie sera de 628 $.

Fin octobre, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, avait annoncé qu'Ottawa allait autoriser le fractionnement de revenus pour les retraités, en vue d'atténuer l'impact entraîné par l'imposition, à compter de 2011, des fiducies de revenu.

Québec emboîte donc le pas et permettra aux contribuables retraités vivant en couple de partager avec leur conjoint jusqu'à 50 pour cent leur revenu de pension, sur le plan fiscal.

Une fois fractionné, le revenu - s'il n'est pas trop élevé - est frappé d'un taux d'imposition moindre et le couple engrange des économies.

En moyenne, chaque ménage visé devrait pouvoir garder 286 $ de plus qu'actuellement, selon les calculs du ministère des Finances.