Les chances de voir Telus (T.T) renchérir à l'offre de Teachers pour acheter Bell Canada Entreprises (T.BCE) apparaissent de plus en plus minces.

Les chances de voir Telus [[|ticker sym='T.T'|]] renchérir à l'offre de Teachers pour acheter Bell Canada Entreprises [[|ticker sym='T.BCE'|]] apparaissent de plus en plus minces.

Selon un rapport publié vendredi par la firme UBS, la probabilité s'élève désormais à 25% ou moins. «Nous concluons qu'il serait très difficile pour Telus d'obtenir du Bureau de la concurrence la certitude dont nous croyons qu'elle a besoin avant le vote des actionnaires de BCE», écrit l'analyste Jeffrey Fan.

Le 21 juin dernier, Telus a confirmé être «en discussions» en vue de regrouper ses activités avec celles de BCE. Cette possibilité avait aussitôt soulevé des questions de concurrence, puisque l'entreprise ainsi créée aurait contrôlé 60% du marché du sans-fil canadien et une bonne partie du marché résidentiel.

Telus s'est désistée cinq jours après avoir annoncé son intérêt. Peu après, le consortium dirigé par la caisse de retraite Teachers a remporté la mise pour BCE avec une offre d'achat de 51,7 milliards de dollars, ou 42,75$ par action.

Si Telus désire renchérir à l'offre de Teachers, elle devra payer une prime substantielle pour prouver aux actionnaires de BCE que le jeu en vaut la chandelle, écrit Jeffrey Fan.

«Selon nous, une offre hostile sans une forte assurance du Bureau de la concurrence comporte un risque réglementaire significatif, qui devrait être compensé par une prime considérable de 5 à 10%», indique-t-il.

Selon UBS, Telus devrait bonifier de 9% l'offre de Teachers et offrir 46,75$ par action pour que la transaction soit bénéfique aux actionnaires de BCE. Un tel prix forcerait cependant Telus à s'endetter et ferait perdre du lustre à son titre auprès des grandes caisses de retraite, avertit l'analyste.

Sabia doute aussi

En entrevue avec La Presse Affaires le 4 juillet dernier, le grand patron de BCE, Michael Sabia, avait lui aussi émis de forts doutes sur les chances de voir le Bureau de la concurrence approuver une fusion Bell-Telus.

D'après les trois experts consultés par le conseil de BCE pour étudier les différents scénarios, la fusion proposée par Telus n'avait qu'une chance sur cinq de recevoir l'aval du Bureau.

«Si l'offre de quelqu'un est sujette à un nombre important de risques réglementaires, alors cette offre vaut moins qu'elle ne le paraît», avait fait valoir Michael Sabia en entrevue.

Malgré tous les «risques réglementaires» évoqués au cours du dernier mois, Telus a toujours refusé de dire si elle comptait renchérir à l'offre de Teachers.

«Sans commentaires: c'est tout ce que je peux vous dire pour l'instant», a répété Jim Johannsson, directeur des relations avec les médias, joint vendredi au siège social d'Edmonton.

Le suspense pourrait continuer à planer pendant un certain temps. Les actionnaires de BCE se prononceront sur l'offre de Teachers "au cours des prochains mois", à une date qui n'a pas encore été déterminée. L'entreprise espère conclure la transaction au premier trimestre de 2008.

BCE a tenté de réduire au maximum les chances d'un désistement de Teachers en imposant une copieuse indemnité de rupture de 1 milliard. Si BCE changeait d'avis pour favoriser un autre acheteur, comme Telus, elle devrait alors payer 800 millions à Teachers et à ses partenaires.

Le 26 juin dernier, Telus a invoqué des «lacunes» dans le processus de soumissions pour expliquer sa décision de ne pas présenter d'offre d'achat formelle pour BCE.

Vendredi, l'action de BCE a terminé en baisse de 1,1% à 40$ à la Bourse de Toronto et celle de Telus a glissé de 0,81% à 59,65$.