Même si quatre de ses employés sont toujours portés disparus en Irak, Garda (T.GW) n'a pas l'intention de délaisser ce marché plus risqué que ses autres activités, mais aussi plus rentable.

Même si quatre de ses employés sont toujours portés disparus en Irak, Garda [[|ticker sym='T.GW'|]] n'a pas l'intention de délaisser ce marché plus risqué que ses autres activités, mais aussi plus rentable.

«J'ai plus d'employés qui se sont fait tirer en Amérique du Nord que partout ailleurs dans le monde», a lancé mardi Stéphan Crétier, le président de la firme spécialisée dans les services de sécurité, après l'assemblée annuelle de l'entreprise.

L'enlèvement à Bagdad le 29 mai dernier de quatre de ses employés, des gardes du corps, et d'un des clients qu'ils protégeaient, embarrasse suffisamment Garda pour que son président se soit rendu sur place après les événements.

Mardi, Stéphan Crétier a lu une déclaration dans laquelle il affirme que ces événements sont «inquiétants pour toute l'industrie» et que son entreprise fait tout en son pouvoir pour arriver à une conclusion positive.

Garda a mis ses meilleurs enquêteurs sur cette affaire, mais les quatre hommes n'ont toujours pas été retrouvés, après deux semaines de recherches intensives.

«Mais on est très positif, et si c'était négatif on le saurait déjà», a soutenu mardi le grand patron de Garda. Il a refusé de dire si son entreprise était prête à payer pour une rançon pour libérer ses employés.

Garda a mis les pieds en Irak il y a quatre ans. Stéphan Crétier insiste pour dire que la présence de Garda dans ce pays est très modeste, soit entre 300 et 400 personnes à Bagdad, et 1500 en incluant le Kurdistan.

En revenus, on parle de 150 millions sur des revenus annuels totaux de 683 millions en 2007.

Garda a l'intention de continuer à faire croître ce type d'activités à risques élevés, qui viennent avec des marges de profit plus élevées, a indiqué son président.

Stéphan Crétier précise toutefois que le rôle de Garda dans les pays comme l'Irak est d'appuyer les efforts de reconstruction et non de participer à la guerre comme Blackwater, une firme américaine dont les agissements suscitent beaucoup de critiques.

«Blackwater est clairement une entreprise paramilitaire, et Garda est une entreprise de sécurité», a-t-il dit.

Un super flic

En dépit de profits records au premier trimestre, le titre de Garda a perdu 48 cents mardi à la Bourse de Toronto, pour finir la journée à 23,17$.

L'analyste Hugues Bourgeois, de la Financière Banque Nationale, s'attendait à mieux mais il croit que l'entreprise améliorera sa rentabilité dans les prochains mois. Son cours cible est de 27,50$.

La croissance de Garda s'explique surtout par les acquisitions qu'elle accumule (11 au dernier exercice), mais de plus en plus par la croissance interne, a tenu à souligner Stéphan Crétier devant ses actionnaires. «Notre stratégie, elle fonctionne», a-t-il dit.

Le rythme des acquisitions va peut-être ralentir, mais il y en aura d'autres. «On a de l'appétit pour tout», a dit le président, qui passe ses temps libres à lire des «success stories».

Garda, qui revendique le cinquième rang mondial parmi les entreprises de sécurité, n'entend pas en rester là. «On a le cheval pour se rendre parmi les plus grandes entreprises de sécurité du monde», a soutenu son président.

Stéphan Crétier veut aussi offrir ses services à la Ville de Montréal pour faire la circulation, à la place de policiers qui seraient payés 77,50$ l'heure.

«Je m'excuse mais il y a des entreprises privées qui font ça, a-t-il dit. On pourrait le faire à meilleur prix.»

L'assemblée des actionnaires d'hier a approuvé la nomination d'un sixième membre au conseil d'administration. Il s'agit d'un policier, Phil Murray, ancien commissaire de la GRC qui jouit encore d'une grande réputation dans le milieu.

Il est considéré comme «un des plus grands policiers de la planète», selon Stéphan Crétier.