Vincent Lacroix voulait bien sauter l'étape de sa plaidoirie à son procès pénal en Cour du Québec, mais il a quand même eu à travailler un peu lundi matin.

Vincent Lacroix voulait bien sauter l'étape de sa plaidoirie à son procès pénal en Cour du Québec, mais il a quand même eu à travailler un peu lundi matin.

Devant le juge Claude Leblond, l'ancien patron de Norbourg devait lancer le bal avec sa plaidoirie. Lors de cet exercice, il devait commenter la preuve de l'Autorité des marchés financiers et dire si quoi que ce soit permettrait au magistrat de conclure autre chose que la culpabilité suggérée par la poursuite.

M. Lacroix a toutefois dit ne rien avoir à plaider. Même s'il estimait que cette stratégie pouvait servir à préserver des recours judiciaires futurs, le juge Leblond a insisté pour poser des questions au PDG déchu afin d'obtenir son analyse de la preuve.

Ainsi, le juriste - qui semblait déçu de la tournure des événements - a passé au peigne fin les 27 premiers chefs d'accusation.

Examinant les retraits supposément irréguliers faits dans l'épargne des investisseurs, le juge a retenu trois critères pour faire commenter Vincent Lacroix.

Tout d'abord, il lui demandait si la preuve permettait de conclure que les demandes de retraits envoyées au gardien de valeurs Northern Trust provenaient de lui. Vincent Lacroix a répondu que oui.

Deuxièmement, le juge voulait savoir s'il pouvait conclure, à partir de la preuve dont il dispose, que les retraits mentionnés n'étaient pas irréguliers. M. Lacroix a dit que non.

En troisième lieu, Claude Leblond demandait à M. Lacroix si les retraits affectaient la valeur des parts de fonds communs. L'accusé a admis que oui.

Vincent Lacroix a bien voulu contester la définition d'un retrait irrégulier et dire qu'il doutait de la validité de certains documents en provenance de Northern Trust.

Le juge lui a toutefois rappelé qu'en plaidoirie, les parties établissent leurs arguments à partir de la preuve examinée en cour. Et qu'ajouter des informations équivalait à faire un témoignage, une étape que Vincent Lacroix a préféré éviter il y a deux semaines.

Quant aux retraits irréguliers dont la demande est soit manquante, soit attribuée à David Simoneau (cousin de M. Lacroix) ou portant une signature non authentifiée ainsi qu'aux accusations sur le dépôt de faux documents, le juge Leblond a décidé de laisser du temps à l'accusé.

Le magistrat a ajourné l'audience jusqu'à 15h, expliquant à Vincent Lacroix qu'il s'attendait à ses commentaires sur la preuve et sur les conclusions qu'il devrait tirer lors de son jugement.

Une fois que l'exercice de plaidoirie sera terminé pour la défense, ce sera ensuite au tour d'Eric Downs, procureur de l'AMF, de se lever pour plaider. Il devra tenter de démontrer à partir de sa preuve que Vinent Lacroix a bien fait 115 M$ de retraits irréguliers et déposé 111 faux documents à l'AMF.