Québec doit se doter d'une politique nationale de l'épargne, plaide l'ex-président du Mouvement Desjardins, Claude Béland.

Québec doit se doter d'une politique nationale de l'épargne, plaide l'ex-président du Mouvement Desjardins, Claude Béland.

Témoignant mardi devant la commission parlementaire des Finances publiques en compagnie de quelques experts du monde financier, M. Béland a invité le gouvernement à agir pour corriger le système financier québécois, troublé l'an dernier par le scandale Norbourg.

Deux raisons justifient cette politique, croit M. Béland : la confiance des investisseurs a été ébranlée par quelques scandales récents et le secteur de l'investissement est de plus en plus complexe.

L'ancien dirigeant du monde coopératif a invité les ministères des Finances, du Revenu, de l'Emploi, de la Justice et de la Famille à se concerter pour une meilleure coordination, afin de protéger les épargnants québécois. Il a émis plusieurs suggestions.

Par exemple celle de créer un Observatoire de l'épargne au Québec, sous l'égide du ministère des Finances, afin d'informer les Québécois sur les tendances les plus actuelles et les plus dynamiques du secteur de l'investissement. L'Observatoire utiliserait les compétences des fonctionnaires des Finances, de l'Institut de la Statistique, du monde universitaire et des représentants des entreprises spécialisées en investissement.

M. Béland a aussi prôné l'adoption d'une Charte des investisseurs. Cette charte définirait les devoirs et les droits de chacun et permettrait de réduire le coût des recours.

De plus, les pénalités devraient être augmentées dans les cas où un individu est reconnu coupable de fraude ou d'abus. "Il est indispensable que toute fraude ou abus fiduciaire soit pénalisé de façon exemplaire", a dit M. Béland.

Par ailleurs, comme plusieurs autres intervenants, l'ancien président du Mouvement Desjardins a suggéré la création d'un Fonds d'indemnisation pour protéger les investisseurs contre tout risque de perte en cas de fraude.

Ce fonds pourrait être administré comme une mutuelle et se financer avec des sommes versées par les gestionnaires et par les investisseurs.

Lors de son témoignage, M. Béland était accompagné de plusieurs experts dont les universitaires Andrée De Serres et René Delsanne, de l'Université du Québec à Montréal, Reynald Harpin, expert en placements, Jean-Luc Landry de la firme Landry-Morin Inc., Robert Pouliot du Centre d'excellence fiduciaire (CEFEX) et Michel Roux, de l'Université Paris 13.