C'est au centre-ville de Toronto, sur Bay Street même, que la Caisse de dépôt et placement du Québec prépare l'un de ses plus gros projets immobiliers des dernières années, par l'entremise de sa filiale SITQ.

C'est au centre-ville de Toronto, sur Bay Street même, que la Caisse de dépôt et placement du Québec prépare l'un de ses plus gros projets immobiliers des dernières années, par l'entremise de sa filiale SITQ.

Il s'agit d'une tour de bureaux qui s'élèverait sur 45 ou 50 étages, avec un peu plus d'un million de pieds carrés en location, a appris La Presse Affaires.

La SITQ est déjà très présente au centre-ville de Montréal. Elle détient aussi des investissements significatifs à Vancouver et à Calgary, notamment.

Mais à Toronto, l'immeuble projeté au «45, Bay Street» constituerait de loin le plus gros investissement de la SITQ dans la capitale financière du Canada.

Elle n'y possède encore que de petits immeubles de bureaux, au centre-ville et en banlieue.

«Nous avons acheté ce lot au 45, Bay Street dans le but d'y construire un immeuble de bureaux qui sera notre point d'entrée fort sur le marché du centre-ville de Toronto», a confirmé Amélie Plante, porte-parole de SITQ à son siège social de Montréal.

Elle a refusé de divulguer le coût de ce terrain de 100 180 pieds carrés, dont l'achat remonte en mai dernier.

Mais de l'avis de courtiers torontois en immobilier commercial, cet emplacement «a dû coûter pas mal cher» parce qu'il s'agit du dernier encore libre pour construction dans la rue Bay, où s'alignent les adresses les plus prestigieuses du quartier financier de Toronto.

De plus, le lot est situé à deux pas de la gare Union, important carrefour de transports en commun, et un voisin immédiat des deux principales artères routières du centre-ville.

Aussi, le «45, Bay Street» est situé en face du Centre Air Canada, l'amphithéâtre des Maple Leafs de la LNH et des Raptors de la NBA, ainsi qu'un important lieu de divertissement des professionnels fortunés du quartier financier.

Quant au coût de l'immeuble projeté et son échéancier de construction, on indique à la SITQ qu'il faudrait encore «quelques mois» avant de préciser ces informations.

À partir des coûts des autres tours de bureaux en chantier au centre-ville de Toronto, on peut estimer le coût total d'un immeuble d'une quarantaine d'étages et d'un million de pieds carrés à quelque 200 millions de dollars.

D'ailleurs, comme elle le fait ailleurs qu'à Montréal, la SITQ souhaite s'associer des partenaires torontois pour la gestion du futur immeuble. Mais elle prévoit en demeurer seule propriétaire, à moins d'offre intéressante.

Beaucoup de pieds carrés

Quant à la conjoncture de marché, des courtiers torontois estiment que la SITQ devra bien analyser l'échéancier de commercialisation et de construction de son projet.

Car il surviendrait à la suite de trois gros immeubles de bureaux déjà en chantier au centre-ville, qui ajouteront environ 3,5 millions de pieds carrés en location d'ici deux ans.

Pour le moment, le taux d'inoccupation des immeubles de première catégorie -un indice-clé pour les promoteurs- s'établit autour de 5,5% dans le quartier financier de Toronto.

«Après des années sans construction majeure, et la hausse de la demande de locaux, c'est un marché favorable aux promoteurs immobiliers et aux locateurs d'immeubles existants», selon Raymond Wong, analyste de marché chez CB Richard Ellis, important courtier torontois en locaux de bureaux.

Mais avec les trois gros immeubles déjà en chantier, M. Wong s'attend à ce que ce taux d'inoccupation remonte autour de 12% au moment de leur livraison simultanée, à la fin de 2009.

«Malgré tout, ça devrait encore être un marché intéressant pour les promoteurs, pour autant que l'économie ne ralentisse pas trop d'ici là», selon M. Wong.

Chez la SITQ, la porte-parole, Amélie Plante, a indiqué que «les perspectives de marché au centre-ville de Toronto font évidemment partie de l'analyse détaillée du projet».