Le secteur des services financiers et de l’assurance au Québec fait bonne figure en matière de diversité de ses effectifs par rapport à l’ensemble des secteurs d’emploi.

Il reste des efforts à faire pour que cette diversité des effectifs progresse des emplois de base vers les niveaux de direction dans le secteur financier québécois.

Tels sont les principaux constats qui se dégagent d’un premier « Portrait de la diversité du secteur de la finance et l’assurance au Québec » réalisé par la firme-conseil Mercer en ressources humaines à la demande de l’association sectorielle Finance Montréal.

Ce premier portrait de la diversité dans le secteur des services financiers a été réalisé en fin d’année 2022 et en début d’année 2023 parmi une dizaine d’organisations qui regroupent quelque 7350 employés.

Les résultats de ce portrait sont divulgués mercredi matin dans le cadre d’un panel de discussion d’experts organisé par Finance Montréal, sur le thème « La diversité comme moteur d’innovation et de performance en finance ».

De l’avis de Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal, « par rapport à l’ensemble du marché du travail, le constat de diversité et d’inclusion dans le secteur des services financiers s’avère plutôt avantageux parmi les emplois de niveaux de base et intermédiaire ».

« Comme dans beaucoup de secteurs d’emploi, plus on s’élève dans la hiérarchie de gestion et de direction dans les services financiers, plus la proportion des femmes et des minorités visibles s’affaiblit », note M. Deforges lors d’un entretien avec La Presse.

Par conséquent, « même si le secteur financier fait bonne figure en matière de diversité et d’inclusion dans ses employés de base, ces employés sont appelés à progresser dans la hiérarchie de leur milieu de travail et c’est important de les appuyer en ce sens ».

Principaux constats

Parmi les principaux constats de ce premier portrait de la diversité de main-d’œuvre en finance au Québec, les auteurs indiquent avoir observé une « proportion de 58 % de femmes parmi les effectifs du secteur de la finance et de l’assurance par rapport à 48 % sur l’ensemble du marché du travail au Québec, ce qui met en évidence les efforts de recrutement mis en place par ce secteur ».

En contrepartie, les auteurs ont constaté « une diminution importante de la proportion de femmes au niveau des gestionnaires et des cadres supérieurs (39 % et 24 % de femmes, respectivement). Ça suggère que l’accès équitable à des postes comprenant des niveaux de rémunération et de responsabilités élevés pourrait être un défi pour les femmes travaillant dans le secteur des services financiers ».

En matière de diversité ethnoculturelle, les auteurs du portrait constatent que « la proportion des employés du secteur de la finance et de l’assurance qui s’identifient à une minorité visible (30 %) est supérieure à celle observée sur le marché du travail québécois ».

Ce constat « valorise les efforts de recrutement du secteur financier au sein d’un bassin de talents présentant déjà un faible taux de diversité ethnoculturelle ».

Toutefois, signalent les auteurs de l’étude, « cette diversité ethnoculturelle diminue considérablement au niveau des gestionnaires et des cadres supérieurs ».

Par conséquent, disent-ils, « ces résultats interrogent sur les dynamiques de promotions, de recrutement et de rétention des minorités visibles et des employés racisés aux niveaux supérieurs » dans le secteur financier au Québec.

Les femmes progressent dans les fonds d’investissement

La présence des femmes effectue « des progrès encourageants » dans le secteur des fonds d’investissement en entreprise au Québec, selon la mise à jour de l’indicateur « Capital Femmes » effectué par l’association Réseau Capital.

De l’avis d’Olivier Quenneville, PDG de Réseau Capital, cette progression des femmes s’observe tant sur le plan de la gestion des fonds d’investissement que sur le plan des investissements réalisés par ces fonds dans des entreprises fondées ou dirigées par des femmes.

Parmi les principaux indices de cette progression :

– près des deux tiers (65 %) de la trentaine de firmes de gestion d’investissement sondées comprennent au moins une femme au poste d’associée et directrice. Ces femmes associées représentent le quart (25 %) de l’ensemble des associés des firmes de gestion.

– la proportion des investissements réalisés dans des entreprises ayant au moins une femme cofondatrice ou dirigeante est passée de 40 % en 2016 à 61 % en 2022, soit une augmentation de 21 points de pourcentage en six ans.

– les entreprises ayant au moins une femme cofondatrice ou dirigeante ont attiré quelque 2,9 milliards de dollars en investissement en 2022. Ça représente près des trois quarts (74 %) de l’ensemble des 3,9 milliards investis par la trentaine de firmes d’investissement qui ont participé à la mise à jour de l’indicateur Capital Femmes.