Malgré de récents progrès, le secteur du capital-risque au Canada manque toujours de diversité parmi son personnel de direction et de gestion, selon la deuxième édition d’un relevé annuel effectué par la Banque de développement du Canada.

Dirigée de Montréal, la BDC est la principale société d’État fédérale d’investissement et de financement des PME au Canada.

Ce deuxième relevé annuel en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, ou DEI dans le vocabulaire des analystes, couvre 72 gestionnaires de capital-risque et 1192 entreprises investies. Selon la BDC, ce contingent de participants correspond à près des deux tiers (63 %) de tous les fonds de capital-risque actifs au Canada.

Parmi les principaux constats de la BDC, la diversité de genre « demeure insuffisante aux échelons supérieurs du secteur des placements privés » en capital de risque.

« La diversité au sein des conseils d’administration et de la direction des sociétés de portefeuille [de placements privés en capital-risque] constitue toujours un problème », notent les auteurs du relevé de la BDC.

Ainsi, seulement 20 % des sociétés de portefeuille ont atteint la parité hommes-femmes au sein de leur équipe de direction, tandis que près de la moitié (44 %) ont toujours un conseil d’administration entièrement composé d’hommes.

Par ailleurs, parmi les sociétés dites « commanditées » qui gèrent des fonds provenant d’investisseurs institutionnels à des fins de placements de capital-risque en entreprise, les auteurs du relevé de la BDC constatent que « près de la moitié (48 %) de ces sociétés en commandite appartiennent entièrement à des hommes, tandis que 8 % appartiennent entièrement à des membres des minorités visibles et 2 % appartiennent entièrement à des femmes ou des Autochtones ».

Signes encourageants

Dans une contrepartie encourageante, les auteurs du relevé de la BDC constatent que « les sociétés commanditées continuent de prendre des mesures pour améliorer la diversité au sein de leurs équipes ».

Ainsi, dans près des deux tiers (63 %) des sociétés commanditées ayant participé au relevé, « au moins la moitié des personnes embauchées [depuis un an] étaient des femmes ».

Et dans un peu plus de la moitié (56 %) de ces sociétés commanditées, « au moins la moitié des personnes embauchées étaient des membres de minorités visibles ».

« La proportion de sociétés commanditées dans lesquelles les femmes et des membres des minorités visibles constituent au moins la moitié du personnel a augmenté sur 12 mois. Nous considérons que cette croissance est une étape positive pour le secteur », indique Alison Nankivell, première vice-présidente aux investissements et aux fonds de croissance chez BDC Capital.

Enfin, les auteurs de ce deuxième relevé de la BDC constatent que, même si le quart (27 %) des comités d’investissement des sociétés de capital-risque est toujours composé entièrement d’hommes, « un peu plus des deux tiers (68 %) de ces comités d’investissement comptent au moins une femme et 11 %, au moins une personne autochtone ».