Une demande de recours collectif a été déposée à la Cour supérieure de l'Ontario, mardi, réclamant 550 millions de dollars en dommages pour les Canadiens dont les informations personnelles stockées par Equifax ont été dérobées par des pirates informatiques.

La plaignante dans cette affaire est Bethany Agnew-Americano, une résidente de Cambridge en Ontario, qui avait souscrit en 2016 aux services de l'agence d'évaluation de crédit.

Equifax a révélé jeudi dernier que la faille dans son système de sécurité avait été découverte au cours de l'été et qu'elle avait compromis les informations personnelles de 143 millions d'Américains, ainsi que d'un nombre indéterminé de Canadiens et de Britanniques.

L'entreprise a dévoilé avoir été mise au fait de la brèche le 29 juillet, mais elle a attendu au 7 septembre avant d'en informer le public.

Selon Equifax, le vol d'informations concernant des Canadiens peut contenir des noms, des adresses et des numéros d'assurance sociale. Aux États-Unis, le vol touche des noms, des numéros de sécurité sociale, des dates de naissance, des adresses et dans certains cas des numéros de permis de conduire.

La demande de recours collectif vise également à obtenir un ordre de la cour pour obliger Equifax à aviser les Canadiens touchés.

La compagnie a mis en fonction, la semaine dernière, une page web et un centre d'appels dédiés à la crise. Ces services ne sont toutefois d'aucun recours pour les Canadiens puisqu'ils fonctionnent à partir de numéros de sécurité sociale américains.

Le cabinet d'avocat Sotos demande d'inclure dans le recours collectif tous les Canadiens dont les informations personnelles ont été accessibles sur la base de données d'Equifax du 1er mai au 1er août.

La demande introductive d'instance allègue, entre autres, qu'Equifax a violé son contrat avec les personnes touchées de même que leurs droits à la protection des renseignements personnels; a fait preuve de négligence dans la manipulation des renseignements; et a violé les lois provinciales sur la protection des renseignements personnels.

«L'ampleur de la violation de la sécurité ne se compare virtuellement à aucune autre violation antérieure, a fait valoir Jean-Marc Leclerc, partenaire du cabinet d'avocats Sotos. Les détaillants ne stockent habituellement pas de renseignements sur les numéros d'assurance sociale, ils n'effectuent pas de suivi sur les factures ni ne conservent de registres des produits achetés à crédit.»