Conseiller financier vedette, auteur de 15 livres sur le placement, Michel Marcoux n'a plus le droit de vendre des fonds communs de placement à quiconque au Québec.

Son nom a été retiré le 30 mai du registre des personnes autorisées à exercer que tient l'Autorité des marchés financiers (AMF). Le nom de son cabinet, Avantages services financiers, ne figure pas non plus au registre.

M. Marcoux a des problèmes avec la justice depuis plusieurs années au sujet de sa pratique de conseiller financier.

Il est notamment poursuivi au civil par trois de ses clients qui veulent ravoir leur argent. Il fait aussi face à 24 chefs d'accusation devant le comité de discipline de sa profession pour des faits s'étant produits de 2002 à 2013.

La cause de M. Marcoux devant le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière devait être entendue hier. Pas moins de 18 jours d'audience sont prévus en juin, août et septembre.

De représentant à chef de stratégies de placement

Son retrait de la pratique n'empêche pas M. Marcoux de s'afficher auprès de sa clientèle comme chef de stratégies de placement pour son propre cabinet, Avantages services financiers, comme en témoigne une lettre datée du 6 juin qui a été déposée hier par le procureur de la syndique devant le comité de discipline.

Dans cette lettre, M. Marcoux explique à ses clients que leurs comptes seront transférés prochainement du courtier Mérici services financiers au courtier MICA Capital, division investissement de MICA Cabinets de services financiers.

«Notez que nous demeurons votre conseiller et continuons de faire le suivi de votre portefeuille comme nous l'avons toujours fait», précise-t-il au nom de son équipe, sans faire mention du fait que lui-même ne peut plus exercer sa profession.

Remise de la cause demandée

En début d'audience hier, M. Marcoux a demandé une remise de la cause pour avoir le temps de se trouver un nouvel avocat. Il avait congédié Me Jacques Jeansonne le mercredi 11 juin, deux jours francs avant le début de l'audience. L'intimé n'a donné aucune raison quant aux motifs qui l'avaient amené à révoquer le mandat de son procureur.

La syndique Caroline Champagne s'est opposée à la remise de la cause.

Inquiète à propos de la protection du public, la présidente du comité de discipline, Me Janine Kean, a alors demandé à l'intimé d'accepter une radiation provisoire pour la rassurer afin qu'elle puisse accorder une remise de la cause.

Le conseiller financier a refusé d'acquiescer à la demande de la présidente. «Je ne vais presque plus au bureau depuis près d'un an. Je me concentre à laver ma réputation», a dit M. Marcoux à la présidente du comité de discipline.

Son avocate du moment, Me Andrée Dolan, a fait valoir au comité de discipline qu'il n'avait devant lui aucune raison, au motif de la sécurité du public, de ne pas accepter la remise.

Le comité de discipline doit rendre sa décision au sujet de la demande de remise ce matin.