Le premier ministre Stephen Harper a offert de rares félicitations sur le front économique à l'Union européenne tout en adressant des critiques aux Américains et aux Chinois, jeudi, lors d'une réunion des pays du Commonwealth en Australie.

Le premier ministre Stephen Harper a offert de rares félicitations sur le front économique à l'Union européenne tout en adressant des critiques aux Américains et aux Chinois, jeudi, lors d'une réunion des pays du Commonwealth en Australie.

Au sortir d'un très long vol, le premier ministre s'est dit «optimiste, mais de façon prudente» quant aux chances de réussite du plan de réduction de la dette de la zone euro établi mercredi par les leaders politiques des principaux pays d'Europe.

«Ce que nous attendions est une décision d'assez grande ampleur et assez ferme en terme de sacrifices pour rassurer les marchés quant à la résolution de ces problèmes», a-t-il affirmé durant un discours dans un hôtel du centre-ville de Perth.

«Ce n'est qu'à ces conditions que la peur cessera et que la confiance sera restaurée.»

Devant un auditoire de gens d'affaires réunis ce jeudi à Perth, en Australie, le premier ministre du Canada a estimé que l'Europe avait accompli des progrès, mais il a averti que la situation financière des pays les plus endettés pouvait encore changer.

M. Harper est à Perth pour participer à la réunion biennale des dirigeants des pays membres du Commonwealth.

Au cours des dernières semaines, le chef du gouvernement canadien n'a pas ménagé ses critiques envers l'Europe, lui ayant reproché son incapacité à agir de façon rigoureuse afin de mettre fin à l'hémorragie économique. Il a dit craindre que l'économie mondiale retourne en récession pour une deuxième fois en trois ans.

Stephen Harper soutient qu'un plan européen rigoureux est nécessaire pour rassurer les marchés financiers, restaurer la confiance des investisseurs et soutenir la fragile reprise économique mondiale.

Le premier ministre s'en est aussi directement pris à la Chine, affirmant qu'elle devait opérer des changements importants.

«Une économie aussi imposante que celle de la Chine ne pourra continuellement enregistrer des surplus grâce à des taux de change inflexibles», a-t-il affirmé.

Quant à la réduction de la dette, a-t-il dit, «pour d'autres, comme les États-Unis, une stratégie crédible à moyen terme demeure toujours nécessaire».

Tôt jeudi, lors d'un sommet d'urgence tenu à Bruxelles, les leaders européens se sont entendus pour forcer les institutions bancaires à avancer 106 milliards d'euros d'ici le mois de juin, en partie pour aider à absorber les pertes anticipées en lien avec la dette de la Grèce. Les banques supporteront donc des pertes de 50 pour cent de leurs obligations grecques, ce qui placera la dette du pays à 120 pour cent du produit intérieur brut d'ici 2020.

M. Harper a qualifié ces décisions de «pas dans la bonne direction» pour solutionner «la menace la plus imminente et directe à la reprise économique mondiale».

«Du progrès a réellement été enregistré», a-t-il souligné.

Il reste toutefois du pain sur la planche, des modalités doivent toujours être définies et le programme devra être «implanté avec succès», a-t-il ajouté.

Les pays européens visent aussi à accroître le fonds de secours afin d'empêcher les pays les mieux nantis de se retrouver dans une situation semblable à celle de la Grèce.

Le sommet des 54 pays membres du Commonwealth en Australie sera suivi par le sommet économique du G20 en France la semaine prochaine, un sommet Asie-Pacifique à Honolulu à la mi-novembre et, possiblement, un voyage en Chine d'ici la fin de l'année.