Standard and Poor's a été vendredi la première des trois grandes agences de notation à abaisser la note de crédit attribuée à la dette publique des États-Unis, qui reste «triple A», soit la meilleure possible, chez ses concurrentes Moody's et Fitch Ratings.

STANDARD AND POOR'S, considérée comme la plus influente dans la notation des États, a pris une décision historique en abaissant vendredi d'un cran, à «AA+», la note des États-Unis. La perspective est négative, ce qui implique que l'agence envisage d'abaisser encore cette note. S&P avait lancé l'avertissement le plus précoce: le 18 avril, elle avait fait passer de «stable» à «négative» cette perspective. Il y avait à l'époque «au moins une chance sur trois» que la note baisse dans les deux ans. Trois mois plus tard, le débat budgétaire s'était enlisé et il y avait «au moins une chance sur deux» pour que les États-Unis perdent leur «AAA» sous trois mois. La décision est tombée trois jours après le vote d'une loi prévoyant des mesures budgétaires, malgré les protestations de la Maison-Blanche rapportées par les médias américains.

MOODY'S, la doyenne, a attribué mardi une perspective «négative» à son «AAA». Le 13 juillet, elle a ouvert une période d'examen de cette note et, en vue de maintenir sa perspective «stable», demandait «un accord substantiel et crédible» pour réduire le déficit. Cette attente a été déçue. Elle a fait mardi des commentaires sévères tant sur «la discipline budgétaire» que suppose un «AAA» que sur le «potentiel de croissance» de l'économie américaine. Selon un responsable du Trésor, Moody's se donne généralement du temps pour ses périodes de revue et devrait attendre avant de donner un nouvel avis.

FITCH attribue une perspective «stable» au «AAA» des États-Unis. Sa période de revue s'est ouverte le 8 juin et doit s'achever «d'ici à la fin août». Mardi, elle a estimé que pour le moment, la situation budgétaire du pays justifiait encore le «triple A»: elle a salué «un premier pas important», car pour elle «il y a la capacité et la volonté politique de prendre les bonnes mesures au final».