La situation de la Grèce est unique et ne saurait être comparable à celle d'autres pays de la zone euro comme l'Italie ou l'Espagne, affirme le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy dans une tribune publiée mardi par le quotidien Le Monde.

«On ne soulignera pas assez que la situation de la Grèce est unique, et qu'elle n'est pas comparable à celle d'autres pays de la zone euro», écrit M. Van Rompuy, qui juge «risible» et «surprenante» l'évaluation faite par les marchés à l'endroit de l'Italie ou de l'Espagne.

Depuis le sommet extraordinaire de la zone euro le 21 juillet, qui a décidé d'un nouveau plan de sauvetage pour la Grèce, le coût de l'emprunt en Italie ou en Espagne a augmenté de «manière surprenante», explique-t-il. «Je dis de manière surprenante, car tous les fondamentaux macroéconomiques indiquent le contraire», ajoute l'ancien premier ministre belge.

L'Espagne et l'Italie ont à nouveau été mardi la cible des marchés obligeant leurs gouvernements à monter au créneau pour tenter de calmer les investisseurs.

Les taux des emprunts à dix ans dans ces deux pays ont atteint mardi des niveaux record depuis la création de la zone euro. De ce point de vue, «l'évaluation actuelle des risques sur les marchés ne correspond pas du tout aux fondamentaux, et il est tout bonnement risible que dans le classement des Credit default swaps (assurances pour se protéger d'un défaut de paiement d'un pays), ces pays figurent parmi ceux qui présentent le risque le plus élevé de défaut de paiement», affirme M. Van Rompuy.

Ce dernier rappelle par ailleurs que la participation des créanciers privés (banques, assurances, etc), à hauteur de 50 milliards d'euros, au plan de sauvetage de la Grèce décidé le 21 juillet, est «unique, sans précédent et limitée à la Grèce». Les marchés redoutent que la modification du contrat entre prêteur et emprunteur, qui résultera de cette participation des banques au plan grec, avec les coûts que cela représentera, ne soit étendue à d'autres pays de la zone euro.

Enfin, affirme M. Van Rompuy, «il est impératif de garder à l'esprit qu'il ne s'agit pas d'une crise de l'euro. Depuis la crise financière de 2008, tous les pays développés font face à un accroissement de la dette publique», explique-t-il.