Avancement technologique effréné, préoccupations environnementales grandissantes, questions éthiques omniprésentes: les ingénieurs sont confrontés actuellement à des enjeux importants et plus que jamais, la formation de base, mais aussi la formation d'appoint, est capitale.

«C'est une chose à laquelle l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) accorde une grande importance depuis des années, mais avec l'avancement technologique et l'évolution des marchés qu'on voit à l'heure actuelle, c'est vrai que la formation occupe une place encore plus grande dans les priorités de l'Ordre», indique d'emblée Maud Cohen, présidente de l'OIQ.

D'ailleurs, l'organisation a conçu un projet de règlement sur le développement professionnel continu obligatoire des ingénieurs. Il est actuellement à l'étude à l'Office des professions du Québec.

En résumé, le règlement propose d'imposer aux ingénieurs de suivre 30 heures de formation tous les deux ans.

Toutefois, à moins de cas particuliers, comme un changement majeur dans la pratique qui affecte tous les membres de l'Ordre, les ingénieurs seraient libres d'évaluer eux-mêmes leur pratique et leurs besoins afin de choisir un type de formation d'adéquat.

«L'idée est de susciter la réflexion, précise Mme Cohen. Nous souhaitons que les ingénieurs prennent le temps de se pencher sur leur pratique d'aujourd'hui, parce qu'on sait que plusieurs ne font plus du tout ce qu'ils faisaient à leur sortie de l'école. Nous voulons qu'ils développent des compétences qui leur seront utiles dans leur pratique actuelle et future.»

Ainsi, la formation d'appoint ne devra pas nécessairement être suivie dans le champ de spécialisation initial de l'ingénieur. Des cours en gestion de projet ou en communication par exemple pourraient très bien être pertinents. Tout comme des formations d'appoint abordant les grands sujets de l'heure, comme le développement durable et l'éthique.

«Pour plusieurs ingénieurs, ce ne serait pas une révolution parce qu'ils mettent régulièrement à jour leurs compétences. D'autant plus que le code de déontologie est déjà très clair sur le sujet. Il précise entre autres qu'un ingénieur doit donner son avis seulement s'il a les connaissances suffisantes pour le faire et qu'il doit tenir compte de ses limites», indique Maud Cohen.

Plusieurs joueurs

L'OIQ offre différentes formations, notamment à l'occasion de son colloque annuel, qui abordent des lacunes récurrentes observées auprès des membres au moment des inspections professionnelles.

Le Réseau des ingénieurs concentre, pour sa part, une grande partie de ses efforts sur la formation continue, comme on pourra le constater dans ce cahier Portfolio.

Et évidemment, les ingénieurs peuvent s'inscrire à de nombreux cours offerts par les facultés d'éducation permanente des universités de la province pour acquérir différentes compétences.

Les jeunes qui s'intéressent aux études en génie ont également l'embarras du choix lorsque vient le temps d'opter pour un établissement d'enseignement et un programme.

Et il n'y a pas que les grands centres, comme Montréal, Québec et Sherbrooke, qui s'imposent en ingénierie. Des villes comme Rimouski, Trois-Rivières et Chicoutimi tirent également leur épingle du jeu en offrant des spécialités particulières. On en verra un aperçu dans les prochaines pages.

Les jeunes peuvent même commencer leurs études en génie dès le cégep, en suivant un programme technique, pour pouvoir par la suite accélérer leur parcours universitaire. Ou encore, ils peuvent aller travailler comme technicien en génie, un secteur où l'emploi ne manque pas!

Chose certaine, les différents établissements d'enseignement ne peuvent pas s'asseoir sur leurs lauriers s'ils veulent former des ingénieurs à la hauteur des exigences du marché du travail.

«Les universités travaillent continuellement avec les gens de l'industrie pour que leurs programmes répondent aux besoins du marché, indique Maud Cohen. Elles mettent également au point des spécialités pointues tout en s'assurant de donner une base solide de formation générale en génie pour que les ingénieurs puissent s'adapter aux différents cycles économiques et tendances qui touchent la profession.»