Juste après l'Agence japonaise d'exploration spatiale (Jaxa), c'est au tour du groupe nippon Mitsubishi Heavy Industries (MHI) d'annoncer avoir réussi une expérimentation de transmission d'électricité sans fil, une technologie qui pourrait servir sur Terre et dans l'espace.

Le conglomérat a indiqué être parvenu à faire passer une puissance de 10 kilowatts sur une distance de 500 mètres en exploitant la conversion d'électricité en flux énergétique transmis par micro-ondes.

Le succès de l'opération a été confirmé par l'illumination de diodes électroluminescentes (Led) en bout de course.

Cette expérimentation de MHI, menée à Kobe, suit de près un test assez similaire réalisé par la Jaxa avec une puissance de près de 2 kilowatts transmise sur une distance de 55 mètres, là encore en utilisant des micro-ondes et un dispositif de contrôle de la directivité.

«La technologie de transmission de puissance sans fil vise à éliminer les connexions classiquement nécessaires pour véhiculer de l'électricité, et les résultats des tests réussis ouvrent la voie à l'utilisation de cette technologie dans de nombreux domaines», souligne MHI dans un communiqué.

Il espère des applications concrètes dans cinq ans et songe notamment à une telle solution lorsque des infrastructures ont été détruites par une catastrophe naturelle, ou bien quand il s'agit de transporter du courant depuis des éoliennes installées en mer.

Le groupe imagine même la transmission sans fil d'énergie à des moyens de locomotion électriques.

Même si le rendement de ce type de technologie plafonne encore à 10% environ, il est en théorie possible d'espérer l'élever à 40%, selon les experts du secteur.

L'autre grand domaine d'application est l'espace, d'où l'implication de la Jaxa.

Le Japon rêve depuis les années 1980 de produire de l'électricité au niveau interstellaire et de l'envoyer ensuite vers la Terre, s'affranchissant ainsi d'une météo capricieuse et des cycles jour/nuit qui empêchent d'exploiter à plein l'énergie du Soleil.

Un ambitieux projet a été lancé en 2009, après des recherches débutées en 1998.

Les ministères de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) et des Sciences et Techniques (Mext) ont confié le développement industriel du dispositif et des différents éléments expérimentaux à MHI et à l'Institut de recherches sur les engins spatiaux inhabités, une organisation qui regroupe dix-sept sociétés, dont les groupes d'électronique Mitsubishi Electric, NEC, Fujitsu et Sharp ainsi que divers autres industriels.

«Il faudra des décennies avant que nous puissions passer à une utilisation pratique de cette technologie dans l'espace, peut-être dans les années 2040 ou plus tard», a cependant tempéré jeudi un porte-parole de la Jaxa.