Un grand requin blanc prénommé Lydia est devenu une vedette sur Twitter, où des milliers de fans suivent chacun de ses déplacements.

Grâce à un dispositif installé sur sa nageoire dorsale il y a deux ans, les scientifiques sont en mesure de récolter, et de diffuser au public, de plus grands détails sur ce poisson méconnu.

Depuis l'installation du releveur de coordonnées, le 3 mars 2013 à Jacksonville, en Floride, Lydia a parcouru plus de 56 000 kilomètres dans la dorsale médio-atlantique, se dirigeant vers l'Europe et l'ouest de l'Afrique avant de revenir vers l'Amérique.

Elle semble suivre un trajet extrêmement précis qui l'a menée vers la côte de la Floride presque deux ans jour pour jour après l'installation du releveur. Au cours des deux années, elle est partie du sud-est des États-Unis pour se rendre dans les eaux au large de Terre-Neuve et se lancer dans l'Atlantique Nord.

Plus de 4300 utilisateurs de Twitter suivent les déplacements du requin de cinq mètres et 1400 kilos, qui serait âgé dans la fin vingtaine ou début trentaine. Ils peuvent suivre les exploits de Lydia chaque fois que sa nageoire touche la surface de l'eau, envoyant ainsi de nouvelles données par satellite aux ordinateurs qui la surveillent.

Ces données permettent aux chercheurs d'en apprendre davantage sur l'un des plus grands prédateurs de l'océan. Les scientifiques espèrent que la pile du dispositif tiendra pendant encore trois ans, ce qui leur permettrait de connaître, par exemple, le lieu où elle donnera naissance à ses petits.

Les informations sur l'habitat de Lydia permettront par ailleurs d'élaborer des plans de conservation pour protéger les grands requins blancs, qui forment une partie essentielle de l'écosystème océanique.

«Ça a permis une véritable avancée de la science sur ces prédateurs (...) qui sont essentiels pour nous assurer que nous avons un futur océan rempli de poissons», a souligné M. Fischer.

Le directeur du Centre de recherche sur les requins en Floride Robert Hueter a d'ailleurs souligné l'importance d'organiser de tels projets pour mieux comprendre les espèces menacées comme les requins.

Lydia aura fourni des informations précieuses aux scientifiques qui les ont parfois surpris. Elle a voyagé vers le nord alors qu'ils prévoyaient qu'elle se rendrait vers le sud. Elle est aussi allée à une profondeur de plus de 1000 mètres, a indiqué M. Hueter.

«C'est un processus très inclusif où les scientifiques se sentent concernés, mais aussi le public», a-t-il ajouté.