Deux ministres du gouvernement Couillard ont inauguré lundi un centre de recherche voué à la santé mentale, un laboratoire qui s'intéresse plus particulièrement au suicide et aux troubles de l'humeur.

C'est le ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations qui a versé la plus grande partie du financement, soit 7,38 des 9,99 millions $ nécessaires. L'entreprise Bell Canada y a injecté 2 millions $ et la Fondation de l'Institut universitaire en santé mentale Douglas a complété le montage financier avec une somme d'environ 600 000 $.

Le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, et son collègue de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, en ont fait l'annonce, lundi après-midi à Verdun, en compagnie de chercheurs.

Le «Centre de recherche translationnelle sur les troubles de l'humeur et le suicide» s'intéresse à plusieurs champs de recherche, notamment la biologie cellulaire et moléculaire, dans le but de comprendre les mécanismes qui mènent aux troubles de l'humeur et au suicide.

«On est ici dans l'analyse des troubles de l'humeur, le suicide et autres, analyse qui se fait sur une base moléculaire, cellulaire, structurelle, anatomique, a dit le ministre Barrette. Et ça, c'est tout un nouveau champ d'activité que peu de gens connaissent et qui est très impressionnant. Les recherches qui sont conduites ici ont permis de démontrer qu'effectivement, il y a des anomalies, des perturbations cellulaires, moléculaires et fonctionnelles induites par des événements malheureux qui peuvent se passer dans une période de la vie, le jeune âge, qui ont des conséquences plus tard.»

Le centre de recherche a aussi accès à une banque de cerveaux, unique au Canada, pour mener à bien ses travaux sur les tissus cérébraux et les problèmes de santé mentale.

La somme de 9,99 millions $ a servi à doter le centre de recherche d'équipement de pointe et à aménager les locaux, a précisé le ministre Barrette, au cours d'une rencontre avec la presse.

Quant à l'importance d'un partenaire privé pour cet établissement de santé - Bell a fourni 2 millions $ sur un total de 9,99 millions $ - le ministre Barrette a laissé entendre qu'il faudrait s'y faire. «Le contexte dans lequel on vit aujourd'hui est un contexte dans lequel nous ne pouvons plus ignorer la chose économique. Les finances publiques sont ce qu'elles sont», a-t-il lancé, ajoutant que le gouvernement ne fait que redistribuer l'argent des contribuables.

Et dans ce cas du centre de recherche sur le suicide et les troubles de l'humeur, la contribution de l'entreprise privée a été déterminante, a assuré le ministre de la Santé. Cela permet de «faire avancer des dossiers qui autrement ne pourraient pas avancer, compte tenu de notre situation. Ou ils pourraient peut-être avancer, mais dans un délai, un temps plus long, ou ne jamais se réaliser», a-t-il soutenu.