Être en pleine forme. N'avoir mal nulle part. Mais, sans savoir pourquoi, ressentir une fatigue constante. Lassé de se sentir fatigué, Damiano Lacopelli a décidé de consulter son médecin. Rapidement, le diagnostic est tombé: vous avez l'hépatite C. Un choc pour l'heureux grand-père.

«J'ai refusé de croire son diagnostic. Je ne suis même jamais retourné voir ce médecin depuis, et ça doit faire 10 ans de ça», ricane Damiano Lacopelli, Italien d'origine.

L'homme a découvert qu'il avait l'hépatite C après un test sanguin au début des années 2000. Il n'a aucun antécédent de toxicomanie et a mené une vie bien rangée. Il est au Québec depuis belle lurette, après avoir vécu une enfance tranquille dans sa Sicile natale, en Italie. «J'ai travaillé dans une usine de fer avec mes mains... j'ai travaillé dur toute ma vie», dit-il, l'oeil moqueur.

Apprendre qu'il avait l'hépatite C a été un choc pour le jeune grand-père. Tellement que sa femme a décidé de faire venir à la maison une Italienne qui avait la même maladie pour qu'elle parle à son mari. «Il ne l'acceptait pas au départ, il refusait d'y croire. Ça a été dur», lance son épouse.

Une jeune maladie

L'hépatite C est une jeune maladie. Elle a été découverte officiellement en 1992, après plusieurs années de recherche. On l'associe habituellement aux toxicomanes.

À tort, pense la docteure Marie-Ève Morin, cofondatrice de la Clinique Opus, à Montréal. «L'hépatite C se transmet par le sang. Mais il y a plusieurs facteurs en cause: le partage d'une brosse à dents, par exemple», explique-t-elle.

Selon les données, il y aurait «actuellement au Canada entre 250 000 et 300 000 cas d'hépatite C active, dont plus du quart ignorent leur diagnostic. On évalue la prévalence de l'hépatite C à environ 1% de la population canadienne, et chaque année, entre 3200 et 5000 nouvelles personnes s'infectent. Malheureusement, seulement 5 à 10% des patients atteints de ce virus ont ou ont eu accès au traitement», précise la docteure spécialiste.

Quant à Damiano Lacopelli, il n'a aucun souvenir du moment où il aurait pu être infecté. Outre ces vaccins en Sicile, dans sa jeunesse. «À l'époque, ils vaccinaient les jeunes tous en même temps, à la chaîne, avec la même aiguille. C'était comme ça, il n'y avait pas de mauvaise intention», se rappelle-t-il.

«Il y a, en effet, une forte prévalence à l'hépatite C dans les communautés immigrantes, notamment italienne», précise Dre Morin, fière de la joie de vivre de son patient.

Sur le chemin de la guérison

Le jeune grand-père est maintenant sur le chemin de la guérison. Son traitement avec la docteure Morin a porté des fruits. L'optimisme est au rendez-vous, lui qui a toujours souri à la vie. «Mes enfants ont tous subi un test sanguin et aucun n'a la maladie», dit-il, présentant la docteure comme une de ses filles, maintenant.