Jeudi matin en Abitibi, un carambolage a demandé l'intervention de quatre ambulances. Mais l'ambulance la plus proche était à plus de 30 minutes des lieux de l'accident. Un délai inacceptable, qui met en péril la vie de victimes selon des syndicats d'ambulanciers, qui lancent un cri d'alarme.

Selon une enquête menée par la Fraternité des travailleurs du préhospitalier du Québec (FTPQ), le temps de réponse des ambulances dans plusieurs régions du Québec est beaucoup trop long. Des données recueillies en vertu de la Loi sur l'accès à l'information montrent qu'aucune région ne parvient à répondre aux appels hautement prioritaires en moins de neuf minutes, comme le recommande pourtant le gouvernement.

«C'est très inquiétant. Il faut faire quelque chose. Ce sont des vies qui sont en danger», affirme le secrétaire général de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Daniel Boyer.

Le nombre d'appels qui arrivent aux services ambulanciers ne cesse d'augmenter au Québec et a atteint 689 097 en 2010-2011. Alors que le gouvernement recommande qu'une réponse aux appels de priorité «1» soit donnée en moins de neuf minutes, aucune région n'y parvient. En Estrie, le temps moyen d'intervention pour ces appels est de 10,93 minutes. Il atteint même 18,60 minutes en Abitibi-Témiscamingue et 23,22 minutes sur la Côte-Nord.

Selon les syndicats, plusieurs facteurs expliquent que les temps de réponse soient trop longs. Il manquerait notamment de ressources. Le déploiement des véhicules doit aussi être revu selon les syndicats. Et les horaires de faction, soit les gardes 7 jours sur 14, doivent être remplacés par des quarts de travail à l'heure.

Au cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc, on tient au contraire à discuter de l'enjeu à ce moment-là. «Des négociations, ça ne règle pas juste des questions salariales. C'est aussi le moment de discuter des outils à mettre en place pour aider les professionnels en soins», dit l'attachée de presse de M. Bolduc, Marie-Ève Bédard.