Les urgences ont vécu une nouvelle situation de crise cette semaine et les ambulanciers ont été sur la ligne de front pour acheminer les malades à l'hôpital.

Le travail en soins préhospitaliers est prenant, exigeant, comme en témoignent éloquemment ces photographies prises au cours des dernières semaines dans la grande région de Montréal. Voici le quotidien mouvementé de Catherine Gendron et Michael Di Guglielmo, deux techniciens ambulanciers d'Urgences-santé.

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Les ambulanciers du reste du Québec veulent eux aussi des pouvoirs accrus

Il n'y a pas que les techniciens ambulanciers de Montréal et de Laval qui réclament des pouvoirs accrus. Le président de la Fédération des paramédics et des services préhospitaliers du Québec (FPESPQ), qui représente plus de 2000 ambulanciers, milite aussi pour pouvoir diriger les patients ailleurs que vers les urgences, en fonction de leur état de santé.

«Près de 90% de notre clientèle est composée de personnes âgées, explique François Trudel, président de la Fédération. On se rend compte que, bien souvent, ces personnes - que nous sommes obligés de transporter aux urgences - sortent à peine d'un centre de soins de longue durée. Il faudrait que le gouvernement module les soins en CHSLD parce que trop souvent, on les renvoie à la maison même si elles ne sont pas aptes.»

Quant aux CLSC, M. Trudel estime qu'on devrait prolonger les heures d'ouvertures des cliniques pour délester les urgences des hôpitaux. Pour y arriver, il est impératif que le gouvernement modifie les règles de tri des patients dans les urgences, une tâche qui incombe actuellement aux infirmières, au Québec comme ailleurs au Canada.

Si le gouvernement du Québec accepte d'élargir la gamme des actes médicaux dévolus aux ambulanciers, comme le propose le Collège des médecins du Québec, les techniciens ambulanciers pourraient éventuellement détenir un baccalauréat en soins préhospitaliers. M. Trudel ne s'attend pas à ce que cela se fasse dans un proche avenir à cause de la lourdeur ministérielle, mais il estime que c'est impératif.

«On pourrait par exemple mieux ventiler les personnes dans les cas de détresse respiratoire. Dans le cas des intoxications à l'opiacé, on aimerait pouvoir administrer des médicaments par intraveineuse. Il y a aussi davantage à faire dans les soins de réanimation, comme par exemple lors des insuffisances cardiaques.»

Comme l'a écrit La Presse au début de la semaine, les demandes des ambulanciers datent de plusieurs années et n'ont jamais abouti. Le gouvernement du Québec pourrait toutefois se prononcer sur le dossier au cours des prochaines semaines puisque le Collège des médecins a déjà manifesté son accord.