La ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, estime que les médecins doivent collaborer avec la gouvernement fédéral pour affronter une possible recrudescence de la grippe A(H1N1) à l'automne, mais ces derniers affirment plutôt avoir besoin davantage d'aide d'Ottawa pour affronter la pandémie.

Assurant les considérer comme des alliés indispensables, la ministre a déclaré aux membres de l'Association médicale du Canada réunis en congrès à Saskatoon qu'ils ont un rôle clé à jouer dans la prévention de la propagation du virus aussi bien dans le traitement que dans l'éducation des patients.

La ministre a indiqué aux médecins qu'Ottawa collabore avec GlaxoSmithKline pour créer un vaccin à la fois sécuritaire et efficace, dont les premiers échantillons devraient être disponibles en novembre.

Mme Aglukkag a reconnu que la question de savoir à qui ils allaient être destinés en priorité en était une complexe, que son gouvernement ne prenait pas à la légère.

Mais des congressistes ont jugé que le discours de la ministre manquait d'indications concrètes pour aider les médecins et les patients.

La députée libérale Carolyn Bennett, qui est aussi médecin, a estimé que l'on avait besoin de plus d'informations afin de pouvoir en discuter avec des patients dès cet été, spécialement ceux qui sont le plus à risque, comme les femmes enceintes et des individus vivant avec des conditions sous-jacentes.

Mme Bennett constate que rien n'est prévu d'ici novembre en ce qui concerne les antivirus.

Elle craint aussi que les médecins ne puissent trouver suffisamment de temps pour distribuer le vaccin anti-grippe traditionnel s'ils ont à traiter trop de cas de grippe A(H1N1).

Le docteur Robert Ouellet, président sortant de l'AMC, a reconnu lui aussi que le discours de la ministre était avare de détails et il a indiqué que les médecins veulent un plan qui stipule clairement qui doit d'abord recevoir le vaccin, au plus tard au début de septembre, avant la saison de la grippe.

Au moins 66 décès dus à la grippe A(H1N1) ont été recensés au Canada jusqu'ici, mais les responsables de la santé ont maintes fois répété que la plupart des gens atteints du virus n'ont souffert que d'une maladie bénigne.