Jacques Marquis vient d'être nommé président et directeur général de la Fondation de musique Cliburn, basée à Fort Worth, au Texas. Le prestigieux concours musical de cette organisation est l'un des plus importants du monde. Figure bien connue dans le milieu de la musique classique, le Montréalais d'origine a été, entre autres, DG de l'orchestre Métropolitain et des Jeunesses musicales du Canada (JMC). La Presse et Radio-Canada nomment Jacques Marquis Personnalité de la semaine.

C'est l'été dernier que Jacques Marquis a contacté la Fondation Cliburn. Alors directeur général et artistique des JMC et du Concours musical international de Montréal, le gestionnaire hors pair avait besoin de nouveaux défis. «Je savais que leur concours approchait à grands pas et je voulais offrir mes services à titre de consultant.»

En déménageant au Texas, le Montréalais était loin de se douter qu'il s'y installerait pour de bon. À la suite d'une démission surprise, l'homme de 48 ans est devenu PDG par intérim, en attendant qu'on lui trouve un remplaçant au terme d'une «grande recherche à l'international». Mais voilà, ses compétences et sa personnalité ont vite séduit les membres du conseil d'administration. Jacques Marquis est devenu officiellement président et directeur général de la Fondation Cliburn, le 20 mars dernier.

La 14e compétition internationale de piano Van-Cliburn s'ouvrira le 29 mai prochain, à Fort Worth, au Texas. Le nouveau président vient tout juste de terminer les auditions pour cet événement qui se tient tous les quatre ans. Trente candidats, provenant de 11 pays, ont été retenus. Le grand gagnant recevra une bourse de 50 000$ et partira en tournée afin de se produire un peu partout sur la planète. «Ce concours est à la musique, ce que Wimbledon est au tennis», affirme Jacques Marquis.

Van Cliburn

La fondation Cliburn a pour mission de promouvoir la musique classique, par le biais de concours, de spectacles et de programmes éducatifs. L'organisation porte le nom du célèbre pianiste américain Harvey Lavan «Van» Cliburn, qui a remporté en 1958, à l'âge de 23 ans, le premier concours international Tchaïkovski à Moscou. Le jeune homme est ainsi devenu une véritable vedette mondiale et un «formidable émissaire américain en terre soviétique», le tout sur fond de guerre froide.

Jacques Marquis a rencontré, deux fois plutôt qu'une, le célèbre musicien avant sa mort, le 27 février dernier. La dernière fois fut peu de temps avant son départ. Le Montréalais était accompagné du violoniste Joshua Bell, qui a joué pour le pianiste atteint d'un cancer des os. Tchaïkovski était évidemment au programme.

«C'était un grand homme qui désirait partager la musique classique avec le plus de gens possible. Il voulait rendre ce répertoire accessible à tous. C'est ce que je retiens de lui, et ce que je m'engage à faire par le biais de sa Fondation.»

Gestionnaire mélomane

Avec un baccalauréat en musique (piano) de l'Université de Montréal et un autre en administration de l'UQAM, Jacques Marquis s'est naturellement dirigé vers la gestion des arts. «Je n'ai jamais voulu être un artiste professionnel», précise-t-il.

À l'époque, le jeune homme a réussi à payer ses études en travaillant comme concierge à la Commission scolaire de Montréal. Aux party de Noël du personnel de l'école, il volait toujours la vedette dès qu'il s'asseyait au piano. Ses collègues le surnommaient «le concierge pianiste».

Après ses études, le jeune homme s'est rapidement taillé une place dans le milieu de la musique classique, un univers où il travaille maintenant depuis plus de 20 ans. Jacques Marquis a été directeur artistique, puis directeur général de l'Orchestre métropolitain du Grand Montréal, avant de s'engager, dès 2002, dans les JMC, en tant que directeur général et artistique. On lui doit aussi le Concours musical international de Montréal, où la voix, le violon et le piano sont en rotation, depuis 2002.

Inspiré par Van Cliburn, le mélomane espère trouver du temps pour se remettre au piano. «Il y en a quelques-uns qui traînent ici, et je compte bien en avoir un chez moi... lorsque je trouverai le temps de m'installer!»

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